La politique de l'eau des vingt à trente prochaines années se jouera aux municipales de 2008.
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La qualité des eaux en France laisse à désirer. 70 % des masses d'eau ne présentent pas un bon état écologique, ce qui élève les coûts de leur potabilisation avant distribution. En fin de chaîne, la situation n'est pas meilleure : la majeure partie des eaux usées n'est pas épurée selon les normes requises. Les communes devront se mettre aux normes avant 2012. Cet immense chantier annoncé pourrait être l'occasion de revaloriser le patrimoine naturel et de donner la part belle aux nouvelles écoindustries, stratégies auxquelles le citoyen aurait tout à gagner.
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« Nous gagnerons la bataille de l'eau » déclarait J.L. Borloo à l'automne 2007, pendant les Grenelle de l'environnement. Il y a en effet fort à faire : la France compte pas moins de 146 stations d'épuration ne répondant pas aux normes d'assainissement, qui représentent 36 millions d'habitants, soit plus de la moitié de la population française . Cela pourrait valoir cher à la France, menacée de tomber sous le coup des sanctions européenne à hauteur de 300 à 400 millions d'euros .
Le problème est d'autant plus grand qu'il doit être résolu rapidement – avant 2012- et que la France affiche un certain retard dans sa vision du traitement des eaux par rapport à ses voisins européens et mondiaux.
Le chantier de l'eau : une affaire du citoyen avant toute chose
Pour gagner cet immense chantier, les industriels de l'eau sont sur les starting blocs.
Mais le premier concerné est avant tout le citoyen. Il règle en effet la facture : n'utilisant que le quart de l'eau consommée en France, il paie environ 88 % des taxes pollution versées aux agences de l'eau . Il est aussi le premier touché dans son cadre de vie, car ces investissements gigantesques pourront changer le visage de sa commune, qu'il habite à la ville ou à la campagne.
Quiconque a vécu à côté d'une station d'épuration, aussi petite soit-elle, sait combien cela est désagréable. Enclavées derrières leurs murs de béton, elles sont un obstacle à la promenade en campagne, elles mobilisent des terrains immenses aux abords des villes et sont souventsource de nuisance autant olfactives que sonores et visuelles.
Article rédigé par Isabelle Delannoy - eco-echos.com - pour Cap21