Le bureau de la firme d'ingénierie Neil and Gunter à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, tente de transformer une centrale au charbon en Saskatchewan pour qu'elle n'émette pratiquement aucune pollution atmosphérique.
Si l'entreprise Saskpower, le principal fournisseur d'électricité de la Saskatchewan, décide d'entreprendre ce projet, elle investira 1,5 milliard de dollars pour implanter dans une centrale la technique de séquestration du gaz carbonique.
Les ingénieurs de Neil and Gunter à Fredericton rassemblent un bouquet de techniques utilisées dans d'autres domaines pour arriver à séquestrer le gaz carbonique.
« Ce serait la première fois que toutes ces composantes, cette technologie et ces procédés seraient mis ensemble dans un paquet pour produire un produit final, qui est une usine qui va faire la captation des gaz à effet de serre », déclare Donald Belliveau, président-directeur général de Neil and Gunter.
Cette technique consiste à capter et à liquéfier le gaz carbonique au lieu de le rejeter dans l'atmosphère. Elle coûte toutefois très cher. En Saskatchewan, le gaz liquéfié est vendu aux pétrolières, qui l'utilisent pour extraire le pétrole des puits presque vides.
Cette idée plaît au groupe de travail sur l'autosuffisance du Nouveau-Brunswick, qui songe à l'utiliser dans la centrale au charbon de Belledune. Il y a toutefois un hic: personne dans la région ne veut acheter le gaz carbonique liquide. Il faudrait donc trouver de nouveaux marchés ou l'enfouir sous terre. Le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick soutient que cette perspective n'est pas très motivante pour les entreprises.
« La faisabilité de cette technologie en fait de coûts ne serait pas justifiable au Nouveau-Brunswick dû au fait qu'on ne reçoit pas de gain concret en mettant le CO2 dans le sol. Donc, tant qu'il y a un coût attaché au CO2, pourquoi le séquestrer? Il faudrait qu'il y ait un gain économique », affirme Toby Couture, porte-parole du Conseil de conservation.
Donald Belliveau reconnaît que la séquestration est coûteuse, mais il ajoute que d'ici une trentaine d'années, elle sera peut-être plus économique que la construction de centrales nucléaires ou l'utilisation d'autres combustibles plus coûteux que le charbon.
En somme, contrairement au prix des autres ressources énergétiques, celui du charbon devrait demeurer stable à l'avenir. Voilà pourquoi la technique mise au point au Nouveau-Brunswick pourrait bientôt servir ailleurs.
Source Radio-Canada