''Le Parlement européen amende la proposition de directive de protection des poulets élevés pour la viande.
Hier, le Parlement européen s’est prononcé par un vote en faveur d’une limitation réglementaire du nombre de poulets élevés par m2 à l’intérieur des bâtiments d’élevages intensifs (1).
Le Parlement s’est également prononcé en faveur de la mise en place d’un contrôle systématique à l’abattoir des lésions aux pattes dont sont fréquemment victimes les poulets de chair. De mauvais résultats pourront entraîner des réductions encore plus strictes des densités d’élevage.
Le Parlement a également exprimé le souhait d’interdire les importations de poulets de pays tiers provenant d’élevages qui ne respectent pas des règles sur le bien-être animal comparables à celles qui seront adoptées par l’Union européenne.
La Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) appelle Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture français, à suivre la position du Parlement européen lorsque cette proposition de directive sera soumise au vote du Conseil des ministres de l’Agriculture des pays de l’Union, probablement au cours du printemps.
Maltraitance animale à grande échelle
L’Union européenne produit plus de 5 milliards de poulets chaque année ! La majorité de cette production se fait de façon intensive.
La France élève plus de 800 millions de poulets chaque année. 80% de cette production est conduite de manière intensive dans des hangars où sont entassés des dizaines de milliers d’oiseaux à 24 par m2 (moins que la surface d’une feuille A4 par animal). Les animaux n’ont jamais accès à l’extérieur.
Les poulets utilisés dans les élevages industriels sont le fruit d’une sélection génétique qui a conduit à accélérer toujours plus leur vitesse de croissance. Cette croissance rapide « entraîne surtout une forte morbidité des animaux : d’après des études scientifiques faites en élevage intensif, entre 75 et 90% des animaux ont une démarche altérée, et entre 26 et 30% ont une démarche sévèrement altérée 26; » (2)
Aujourd’hui, les poulets d’élevage intensif sont abattus à l’âge de 42 jours, soit 2 fois plus rapidement qu’il y a 30 ans pour un même poids d’abattage.
L’opinion publique aux côtés des animaux
Une récente étude sur les « Attitudes des consommateurs vis à vis du bien-être des animaux d’élevage » (3) montre que la population française est majoritairement préoccupée par le bien-être des animaux d’élevage. Ainsi, 64% des français estiment que le bien-être des animaux d’élevage ne reçoit pas assez d’importance. Ce résultat est même de 10 points supérieur à la moyenne européenne. Mieux encore, quand on demande aux français quels sont les trois animaux pour lesquels le niveau actuel de bien-être doit être le plus amélioré, ce sont les poulets de chair (49%) qui sont le plus souvent cités !
Ce que nous pouvons faire
Il faut veiller à acheter du poulet qui a été élevé à l'air libre et nourri avec des produits naturels (l'étiquette en témoigne). Dans la mesure du possible, acheter du poulet bio est sans aucun doute la meilleure façon actuelle de ne pas se tromper. Les poulets élevés suivant un mode de production biologique bénéficie d'un bien être et d'une alimentation incomparables.
La PMAF mène campagne prioritairement sur ce dossier depuis 2 ans. 50 000 signatures ont d’ores et déjà été collectées par l’association au cours d’un tour ‘poulets’ qui a fait étape dans une vingtaine de grandes villes de France. Une enquête filmée ainsi qu’un rapport détaillé qui s’appuie entre autres sur le rapport scientifique de la Commission européenne ont été produits par l’association. Information et sensibilisation du public, propositions d’alternatives aux consommateurs, contacts avec les parlementaires et les autorités françaises sont les principales armes de la PMAF.
La PMAF a également mis en ligne un site spécifique à la production des poulets de chair, support d’un manifeste pour une remise en cause des méthodes intensives d’élevage.''
Source: NotrePlanete.info