Le sultanat d'Oman mesure l'ampleur des dégatsLe cyclone Gonu, le plus violent qu'ait connu le Golfe depuis plusieurs décennies, a fait au moins 25 morts et 26 disparus dans le sultanat d'Oman où les opérations de secours se poursuivaient jeudi alors qu'en Iran deux personnes ont péri lors du passage de ce cyclone.
Le ministre émirati de l'Energie et président de l'Opep, Mohammad Al-Hameli, a affirmé à Abou Dhabi que le passage du cyclone dans le Golfe était sans effet sur les livraisons de brut transitant par le détroit d'Ormuz où la navigation demeure "normale" selon lui.
Les habitants de la capitale omanaise Mascate qui s'étaient enfermés chez depuis deux jours, se sont réveillés jeudi sur un spectacle de désolation.
Des routes inondées et jonchées de milliers de voitures capotées, des arbres et des panneaux de signalisation routière arrachés par les torrents et le vent qui a soufflé la veille à une vitesse de 120 à 176 km/h, après avoir atteint mardi 260 km/h sur le littoral oriental où courant électrique et communications téléphoniques ont été coupés.
Des dizaines de badauds, pantalon ou thoub retroussé, se risquaient sur les terrains boueux pour constater de plus près des voitures ou des magasins éventrés.
Des employés d'hôtels tentaient de dégager les eaux fangeuses qui ont inondé les courts de tennis et les parcs. Certains magasins et restaurants commençaient toutefois à rouvrir.
Le port du sultan Qabous à Mascate, le premier du pays, celui de Sohar, sur le littoral de Batinah (au nord de Mascate), conçu pour répondre à l'activité industrielle croissante du pays, et Mina al-Fahal, le principal terminal pétrolier, ont été fermés mercredi.
Le premier devrait rouvrir vendredi, selon un responsable du port, alors que celui de Sohar a rouvert jeudi mais sans accueillir de navires, a indiqué à l'AFP Mohammed al-Nofli, un inspecteur de ce port.
Selon un dernier bilan de la télévision d'Etat, vingt-cinq personnes ont péri et 26 autres sont portées disparues après le passage du cyclone.
Des hélicoptères de la police et de l'armée participaient aux opérations de secours et de recherches des disparus, a indiqué un porte-parole de la police.
Selon l'agence officielle ONA, plus de 4.000 policiers, soutenus par la défense civile et des forces armées spéciales du Sultan Qabous, ont été mobilisés dans les provinces sinistrées où les dégâts matériels se chiffrent par "des millions de riyals".
Des barrages ont éclaté et des centaines d'habitations ont été submergées et détruites par les eaux torrentielles, rapporte l'agence en soulignant que plus de 20.000 personnes ont été secourues et relogées dans des établissements scolaires transformés, à l'occasion, en abris.
Dès le début du sinistre, les écoles et l'administration publique avaient reçu l'ordre de fermer leurs portes jusqu'à samedi.
Sur la côte orientale des Emirats arabes unis, les autorités avaient pris depuis mardi des mesures préventives, mais le cyclone, formé dans l'Océan indien, a viré vers les côtes sud de l'Iran, où deux personnes ont été tuées par la crue subite d'une rivière, puis vers la pointe sud-ouest du Pakistan.
Le cyclone a touché la côte sud de l'Iran mercredi soir avec des vents de 200 km/h. Selon le chef de l'organisme iranien de secours Farzad Panahi, cité par l'agence Mehr, deux personnes ont été tuée et 50 autres blessées. Un précédent bilan faisait état de trois morts.
Plus de 40.000 Iraniens ont été évacués des zones côtières dans les provinces de Sistan-Balouchestan et Hormuzgan, selon des officiels, mais des milliers d'entre eux ont commencé à regagner leur foyer, jeudi, à la faveur de l'accalmie.
Au moins 200 personnes ont par ailleurs pris la fuite jeudi dans le sud-ouest du Pakistan après que le cyclone eut atteint les côtes de ce pays et détruit des habitations et des bateaux de pêcheurs, selon les autorités locales.
Source : AFP