''Par leur vote, les ministres européens de la pêche n’ont fait que réglementer la surpêche tant pour le cabillaud que pour le thon rouge'. Cette phrase de Serge Orru, du WWF-France, illustre bien ce qui s’est décidé durant le Conseil des ministres européens de la Pêche, clos depuis hier au soir au Luxembourg.
Les ministres européens de la Pêche ont été incapables de se mettre d’accord sur la définition du 'filet dérivant', ce qui permet à de nombreux bateaux de continuer à en utiliser (67 français et plus de 50 italiens au minimum selon l’association Oceana), 5 ans après leur interdiction.
Les décisions adoptées pour les pêcheries du thon rouge et du cabillaud vont également dans le même sens. Les ministres privilégient le court terme, en hypothéquant le devenir de ces 2 espèces.
Ainsi pour le thon rouge de Méditerranée et d’Atlantique Est, alors que les tonnages déjà prélevés correspondent aux recommandations des scientifiques, les politiques ont arrêté des quotas 2 fois supérieurs pour la saison en cours (29 500 tonnes). De plus, comme cela ne suffisait apparemment pas, ils sont revenus sur la limite de capture à 30 kg, alors que le thon ne se reproduit généralement qu’à partir d’un poids de 50 kg. Néanmoins, sous la pression des associations de protection, les survols en avion pour repérer les bancs de thon sont désormais interdits, tout comme les transbordements sauvages en pleine mer pour éviter aux bateaux de pêche de revenir aux ports.
Pour le cabillaud, face à la situation catastrophique en mer Baltique (la morue), seule une fermeture de la pêche pouvait permettre un recouvrement des stocks, or le plan de gestion adopté est à l’opposé. En effet, les ministres se sont contentés d’adopter des restrictions supplémentaires : nombre mensuel de jours de pêche limité, interdiction estivale et taille des filets réduite sur certaines périodes.''
Source: Univers-Nature