''D’après un nouveau rapport des Amis de la Terre - Pays Bas publié hier, Wilmar, la plus importante société de négoce d’huile de palme, exploite illégalement les forêts tropicales, provoque d’immenses incendies et viole les droits des communautés locales en Indonésie.
Pour Paul de Clerck, chargé de campagne « responsabilité sociale et environnementale des entreprises » aux Amis de la Terre International « ce rapport révèle que l’huile de palme commercialisée par Wilmar a une origine scandaleuse. Les forêts sont rasées puis brûlées illégalement pour y planter du palmier à huile, les populations locales, qui dépendent des forêts, sont spoliées »
L’Europe est l’un des principal importateur mondial d’huile de palme. L’huile de palme est un ingrédient discret mais très utilisé que l’on trouve dans de nombreux produits de supermarché : chips, biscuits, glaces, cosmétiques, savons ou encore peintures. Wilmar est le principal fournisseur des multinationales de l’agroalimentaire comme Unilever, Nestlé ou Cargill.
Face à l’ampleur de la déforestation liée à la culture du palmier à huile en Indonésie, les producteurs et les négociants de palmiers à huile ont voulu « verdir » leur pratiques en créant la « Table Ronde sur le Palmier à Huile Durable » mais ce rapport expose très clairement les limites de cette initiative : Wilmar, bien que membre très actif et influent de la Table Ronde sur le Palmier à Huile Durable, viole la plupart de ces principes et engagements qui restent obscurs et peu contraignants.
Ce rapport dénonce également la face cachée du commerce de l’huile de palme, un commerce extrêmement rentable : « La Banque Mondiale et de nombreuses banques européennes comme ING Direct, attirées par des taux de retour sur investissement élevés, financent les projets de déforestation de Wilmar » dénonce Sébastien Godinot, chargé de campagne sur les Acteurs Financiers aux Amis de la Terre France. Il ajoute : « nous demandons aux citoyens d’être vigilants et de se renseigner sur les offres commerciales alléchantes de certaines banques comme BNP-Paribas et Calyon : derrière des taux d’intérêts élevés peuvent se cacher des investissements destructeurs comme la déforestation en Indonésie ».
Enfin, ce rapport dénonce le danger du récent engagement de l’Union Européenne à utiliser 10% d’agrocarburants (ou biocarburants) dans le secteur du transport à l’horizon 2020 : « Cette nouvelle demande créée une pression terrible sur les dernières forêts d’Indonésie : l’huile de palme pourrait être utilisée comme agrocarburant, en particulier pour les véhicules roulant au diesel qui sont très répandus en France. Produire de l’huile de palme pour un usage alimentaire, en respectant les critères de développement durable, constitue déjà un énorme défi pour l’Humanité, si en plus, on ajoute la demande pour les agrocarburants, cela devient simplement impossible » explique Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêt aux Amis de la Terre France''
Source: Notre-Planète.info
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