Les hommes de Néandertal n'auraient pas été victimes d'un brusque réchauffement
L'énigmatique disparition des hommes de Néandertal ne serait pas la conséquence d'un réchauffement climatique, contrairement à l'une des principales hypothèses avancées pour tenter de l'expliquer, selon une étude publiée dans la revue Nature de jeudi.
En effet, l'analyse des vieux sédiments du bassin de Cariaco, au Venezuela, n'a permis de déceler aucun réchauffement aux périodes qui sont proposées comme dates plausibles cette extinction, à savoir il y a soit 32.000, soit 28.000, soit 24.000 ans, révèlent Polychronis Tzedakis, travaillant pour l'Université britannique de Leeds et l'université grecque d'Aegean, et ses collègues.
Une seule certitude: après avoir régné en maîtres absolus pendant 170.000 ans en Europe, en Asie occidentale et au Proche-Orient et côtoyé vers la fin de leur existence pendant plusieurs millénaires les premiers hommes modernes venus d'ailleurs (les Cro-Magnon), ces hommes trapus qui ont su affronter les rudesses d'une ère glaciaire se sont éteints pour des raisons inconnues.
Des hypothèses très variées mais invérifiables ont été proposées pour expliquer leur fin, allant de la consanguinité et de maladies nouvelles aux guerres avec les "immigrés" ou, au contraire, au métissage avec ces derniers, en passant par changements environnementaux associés à l'évolution du climat.
Pour les auteurs de l'étude publiée dans Nature, l'hypothèse climatique peut en être exclue, du moins aux grandes dates généralement avancées, car celles-ci ne correspondent à aucun événement paléoclimatique notable.
La date la plus récente et la plus controversée (basée sur des vestiges trouvés à Gibraltar) précède de justesse l'expansion des calottes glaciaires de la dernière ère glaciaire, ont-ils noté, mais c'était plutôt une transition progressive s'étendant sur plusieurs millénaires qu'une rupture brusque de froid.
"Nous pouvons donc éliminer un changement de climat catastrophique comme cause de l'extinction de l'homme de Néandertal", concluent les scientifiques.
Source : AFP