L’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (Food and Drug Administration - FDA) vient de donner son accord à la consommation humaine de viande et de lait provenant de clones de bovins, de porcs et de chèvres, ainsi que de la descendance des clones de ces espèces. Cette décision intervient "Après des années d’études et d’analyses détaillées" qui ont permis d’établir, selon la FDA, que ces produits "…ne sont pas plus dangereux que ceux qui proviennent d’animaux "produits" de manière conventionnelle".
Par contre, pour la viande et le lait d’ovin (soit essentiellement pour le mouton), l’agence considère qu’il y a encore insuffisamment de données pour pouvoir conclure qu’ils sont sûrs pour la consommation humaine.
Simultanément à cette annonce, la FDA a également publié hier 3 documents (1) détaillant son approche globale présente et à venir : une évaluation des risques, un plan de gestion des risques et des recommandations pour les industriels du secteur. On y apprend ainsi que l’agence va réunir les différents intervenants concernés par cette autorisation de commercialisation d’aliments issus de clones, notamment pour faciliter la transition du marché, un point délicat alors que les Américains se déclarent majoritairement opposés à ce type de produits (2). Un des moyens pour parvenir à cette transition pourrait être une totale absence de transparence, puisque la FDA note d’ores et déjà qu’aucun étiquetage et/ou mesure spécifiques ne sont prévus pour accompagner la commercialisation de ces aliments provenant de clones… Au contraire, si un producteur souhaite se démarquer en faisant mention, via un étiquetage, que ses produits sont exempts de clones, l’agence prévoit que sa demande sera examinée au cas par cas pour assurer le respect des exigences de véracité de l’étiquetage...
Bien que la FDA veuille visiblement aller vite, il semble peu probable que des animaux clonés, ou le fruit de leur reproduction, entrent dans la chaîne alimentaire avant 4 à 5 ans, au regard du faible nombre de sociétés qui "maîtrise" le clonage, du coût de la technique, et donc du faible nombre existant d’animaux issus d’un clonage : environ 570 clones, pour la plupart des bovins.
Ainsi, les clones devraient être plus particulièrement destinés à la duplication de "reproducteurs de grande qualité" plutôt que de produits dérivés, ceux-ci provenant de leur progéniture.
Cela est-il plus rassurant pour autant ? C’est peu probable lorsque l’on sait que la mortalité des animaux clonés demeure très au-dessus de la moyenne, et que leur vieillissement, généralement prématuré, reste inexpliqué. Néanmoins, pour des animaux qui vont à l’abattoir, généralement 1 à 2 ans après leur naissance, cela n’est vraisemblablement pas un souci pour… les professionnels qui remplissent nos assiettes.
Pour finir, côté européen, cette décision va-t-elle accélérer le mouvement qui vient tout juste d'être initier par l'avis positif de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), on peut le craindre !
source : univers-nature