La température moyenne à Sydney, plus grande ville d'Australie, va augmenter de cinq degrés d'ici 2070, avec des conséquences dévastatrices pour l'environnement et la santé publique, selon une étude gouvernementale publiée mercredi.
D'après un rapport de l'Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO) destiné au gouvernement de Nouvelle-Galles-du-Sud, la température moyenne annuelle à Sydney passera de 26 degrés actuellement à 31 degrés d'ici 2070.
Quant aux températures maximales, elles pourraient augmenter de sept degrés, prédit le CSIRO, qui a analysé divers modèles climatiques. Des températures de 35 degrés sont courantes en été à Sydney, sur la côte sud-est de l'Australie.
D'après le rapport du CSIRO, l'augmentation générale des températures va provoquer une hausse importante de la mortalité chez les plus de 65 ans. On devrait ainsi dénombrer 1.312 décès par an liés à la chaleur en 2050, contre 176 en moyenne actuellement. Et d'ici 2070, Sydney pourrait connaître la sécheresse neuf années sur dix, contre trois sur dix en moyenne actuellement.
De telles tendances augmenteraient également l'évaporation, les vagues de chaleurs, vents violents et les risques d'incendies.
La chaleur, toujours selon le rapport, aura de graves conséquences sur l'écosystème autour de Sydney, mettant en péril certaines espèces animales et végétales déjà menacées. La montée du niveau de la mer, parallèlement, risque de détruire l'habitat naturel de nombreuses espèces.
Les questions de l'environnement et du climat constituent un des enjeux des élections législatives prévues cette année. L'opposition travailliste reproche au gouvernement du Premier ministre John Howard de ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto sur la limitation des émissions de dioxyde de carbone. Selon M. Howard, une réduction importante de ces émissions pénaliserait fortement l'économie australienne face à la Chine et l'Inde, qui ne sont pas liées par le traité.
Il a cité un rapport de l'Association des fournisseurs d'énergie d'Australie, selon lequel une réduction de 30% d'ici 2030 des émissions de gaz à effet de serre coûterait au pays quelque 75 milliards de dollars australiens (45 milliards d'euros).
La réponse consiste à mettre l'accent sur un charbon propre, en modernisant les centrales thermiques qui utilisent ce combustible et sur l'énergie nucléaire, car il n'est tout simplement pas possible de faire fonctionner les centrales électriques de ce pays à l'énergie solaire et éolienne.
Le Premier ministre travailliste de Nouvelle-Galles-du-Sud Morris Iemma a de son côté jugé "terrifiant" le rapport du CSIRO, soulignant que le gouvernement fédéral "ne peut plus continuer à s'enfouir la tête dans le sable sur cette question.
Source : AP