Le ministère de l'Ecologie et du Développement durable vient de publier le bilan annuel de la qualité de l'air en France pour la période 1999-2006. Les concentrations se stabilisent ou diminuent sauf pour l'ozone lié aux conditions météorologiques.
Le dispositif de surveillance de la qualité de l'air
Le dispositif actuel de surveillance de la qualité de l'air s'appuie sur près de 2200 analyseurs automatiques répartis sur plus de 750 stations de mesure installées sur l'ensemble du territoire et notamment dans les grandes agglomérations et zones industrielles.
Trente-six associations agréées par l'Etat, les AASQA (Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l'Air) se partagent la surveillance de la qualité de l'air sur un territoire donné. Pour la région Ile-de-France par exemple, il s'agit d'Airparif.
La gestion technique de ce réseau est assuré par l'ADEME soutenue notamment par le Laboratoire central de Surveillance de la qualité de l'air (LCSQA).
Toutes les grandes villes françaises sont dotées de systèmes de surveillance et un indice de qualité de l'air est calculé quotidiennement dans plus de 80 agglomérations.
Conformément à la Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (LAURE) du 30 décembre 1996 et les directives européennes, ce dispositif mesure en priorité 12 polluants : dioxyde de soufre, oxydes d'azote, dioxyde d'azote, plomb, benzène, arsenic, cadmium, nickel, hydrocarbures aromatiques polycycliques , particules fines, ozone et monoxyde de carbone.
Bilan de l'année 2006
Ce rapport montre que l'année 2006 est dans le prolongement des tendances observées en 2005. Ainsi, Nelly Olin, Ministre de l'Écologie et du Développement durable (MEDD), se félicite que, pour certains polluants comme les oxydes d'azote et de soufre, la baisse des concentrations dans l'air ambiant se poursuive en 2006 selon un communiqué du MEDD.
Nelly Olin souligne, toutefois, que des efforts de réduction des émissions sont encore nécessaires. En effet, des dépassements des valeurs limites pour la protection de la santé sont toujours constatés, notamment en situation de proximité automobile (pour les oxydes d'azote et les poussières) ou industrielle (pour le dioxyde de soufre). Par ailleurs, l'augmentation des niveaux de fond en ozone reste préoccupante.
Bilan sur les principaux polluants
Les oxydes d'azote : la moyenne annuelle des concentrations en NO2 en fond urbain diminue progressivement depuis 1997 (à part pour 2003) et se stabilise actuellement à environ 24 µg/m3, la valeur limite pour la protection de la santé humaine de 48 µg/m3 en moyenne annuelle est donc respectée.
Par contre, les sites de trafic routier présentent une moyenne annuelle de 48 µg/m3 avec des dépassements fréquents et préoccupants.
Les particules : depuis 1999, aucune baisse notable des concentrations en particules n'est décelable, avec une moyenne annuelle d'environ 20 µg/m3 en milieu urbain. Notons que la canicule de 2003 avait entraîné une hausse de la concentration moyenne de plus de 10% en milieu urbain.
Selon le communiqué du MEDD, depuis le 1er janvier 2007, "une modification des modalités de mesures des poussières (PM10) a été mise en place dans les réseaux de surveillance de la qualité de l'air afin de rendre les résultats de mesure équivalents à la méthode de référence fixée par la réglementation européenne. L'ajustement des mesures pourra conduire à un accroissement du nombre de dépassements des valeurs limites journalières. Les moyennes annuelles ne seront pas ou très peu affectées."
Le dioxyde de soufre : les concentrations moyennes annuelles sont très légèrement inférieures à celles de 2005 à environ 4 µg/m3 pour les stations urbaines, ce qui est largement inférieur à l'objectif de qualité de 50 µg/m3. Cependant, sur les sites industriels, des dépassements de la valeur limite en moyenne horaire de 350 µg/m3 ont lieu.
L'ozone : depuis 1991, date de la généralisation des mesures d'ozone à l'ensemble du territoire, le record est tenu par l'année 2003 marquée par une pollution photochimique importante liée à la canicule et au maintien des activités polluantes. La tendance générale est à l'augmentation régulière du niveau de fond en ozone depuis 1994 avec des concentrations qui sont passées de 34 µg/m3 à 50 µg/m3 pour les stations urbaines et périurbaines et de 50 µg/m3 à 62 µg/m3 pour les stations rurales et régionales.
Le monoxyde de carbone : les concentrations dans l'air ambiant ont diminué de près de moitié passant de plus de 1 000 µg/m3 en 2000 à un peu plus de 500 µg/m3 en 2006.
Le plomb : la suppression de l'utilisation de plomb tétraéthyle dans l'essence depuis le 1er janvier 2000 a entraîné une division par 3 des émissions de plomb en 4 ans. Les concentrations actuelles sont très faibles, de l'ordre de 0,03 µg/m3 en moyenne annuelle alors que la valeur limite est de 0,5 µg/m3.
En savoir plus
Consulter le rapport complet : Bilan de la qualité de l'air en France en 2006 & des principales tendances observées au cours de la période 1999 - 2006 (format PDF)
Source: notreplanete.info