L'ancien candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, Al Gore, s'est livré mercredi à un vibrant plaidoyer en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, face au Congrès américain.
Il n'a cependant pas révélé s'il s'investirait dans la campagne présidentielle de 2008.
Al Gore est l'une des personnalités plébiscitées par les grands électeurs pour l'investiture démocrate bien qu'il ait dit ne pas souhaiter se présenter. Quelques semaines après son passage triomphal à la 79e cérémonie des Oscars où son documentaire sur le changement climatique, "Une vérité qui dérange" a remporté deux récompenses, Al Gore a attiré les foules lors de son discours sur ce qu'il a qualifié de "véritable urgence planétaire" devant la Chambre des représentants et le Sénat.
Il s'est inscrit en faux contre une approche politicienne ou partisane du problème climatique, mais a essuyé les critiques des Républicains qui n'ont pas manqué de mettre en doute son engagement personnel pour réduire les dépenses énergétiques et le substrat scientifique de son film.
"Vous n'êtes pas juste un peu à côté de la plaque, vous vous trompez complètement", a ainsi déclaré le représentant du Texas Joe Barton, président républicain de la commission du commerce et de l'énergie, contestant les conclusions d'Al Gore qui attribuent l'augmentation des températures globales aux émissions de dioxyde de carbone. L'échange entre les deux hommes a été particulièrement houleux: Barton a fini par demander à son interlocuteur d'en venir au fait, lequel lui a répondu qu'il apprécierait de pouvoir prendre le temps de répondre sans être interrompu.
"Les connaissances sur le réchauffement global sont inégales et évoluent", a plaidé Barton.
Le lien entre émissions de CO2 et réchauffement est admis par tous et fait l'objet d'un consensus parmi la communauté scientifique, a pour sa part insisté Al Gore.
"Le planète a de la fièvre", s'est-il alarmé. "Si votre bébé a de la fièvre, vous allez chez le docteur. Si le docteur vous conseille d'intervenir, vous ne répondez pas 'Heu, je suis en train de lire un roman de science-fiction où il est écrit que ce n'est pas grave' (...) Vous agissez."
Cette allocution devant le Congrès a marqué le retour d'Al Gore au Capitole pour la première fois depuis janvier 2001, lorsque, candidat démocrate battu à la présidentielle, il était encore vice-président du Sénat. Il y a 20 ans, Al Gore alors jeune représentant de l'Etat du Tennessee, organisait au Congrès les premières auditions sur le réchauffement global.
Source : AP