Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) demande aujourd'hui aux dirigeants et citoyens des Antilles de s'opposer à la déclaration publiée par le Ministre des Pêches de St Kitts et Nevis, Cedric Liburd, selon lequel la région devrait commencer la chasse commerciale des baleines dans le but d'attirer le tourisme.
En dépit des protestations internationales contre la chasse à la baleine et un embargo sur cette chasse depuis 1986, lors d'une récente réunion de responsables des autorités caribéennes, M.Liburd a soutenu que la région devrait suivre l'exemple japonais et tuer les baleines pour la viande.
« Dans les Caraïbes, l'industrie de l'observation des baleines est florissante. Elle est évaluée à plus de 22 millions de dollars par an, » rétorque le Dr. Joth Singh, Directeur IFAW de la Protection de la Faune et de l'Habitat, lui-même originaire de Trinidad aux Antilles. « Cela contraste violemment avec le massacre de ces mêmes baleines pour en servir la viande aux touristes. Nous demandons instamment aux dirigeants de la région de soutenir l'industrie locale de l'observation des baleines, qui contribue déjà de manière substantielle aux économies locales, » assure le Dr. Singh. « Dans l'économie caribéenne contemporaine, les bénéfices économiques d'une baleine vivante dépassent largement ceux d'une baleine morte. »
« Les touristes viennent ici pour voir les baleines et les dauphins dans leur élément naturel, » rajoute Andrew Armour, propriétaire d'un Centre de plongée et d'observation (Anchorage Whale Watching and Dive Center) à La Dominique. « Que se passera-t-il si, au lieu de cela, nos visiteurs voient tuer des baleines ? Cela pourrait détruire d'un jour à l'autre l'image que se sont construites les Caraïbes comme un lieu de rencontre de la nature et de la beauté. »
M.Singh poursuit : « L'utilisation de la chasse à la baleine comme moyen viable de diversifier les secteurs de l'agriculture et de la pêche des pays en développement n'a jamais été recommandé par aucun expert reconnu dans le domaine de la sécurité alimentaire. »
« Par ailleurs, l'observation des baleines est un moyen avéré qui permet de diversifier la base des revenus de nombreuses communautés côtières. Dans le monde entier, elle fournit aujourd'hui à ces communautés des revenus bien supérieurs à ceux de la chasse à la baleine. »
IFAW demande à ses 2,5 millions d'adhérents de par le monde de contacter les Ministres du Tourisme de toute la Caraïbe, en leur demandant de soutenir l'observation des baleines au lieu de la chasse.
Rappelons que la France lors de la dernière réunion de la CBI (Commission baleinière internationale) à St Kitts et Nevis a proposé l'établissement d'un sanctuaire pour les baleines autour des îles françaises de la Caraïbe, et que c'est l'un des trop rares pays à prendre position en faveur de la protection des grands cétacés marins.
Source : Actualités Environnement