''Un facteur sous-estimé influencerait directement les données sur le réchauffement climatique terrestre.
En fait, l'importance du rôle des eaux intérieures (lacs, rivières, réservoirs) sur le bilan de carbone (CO2) de la planète serait très sous-estimée, selon une équipe internationale de chercheurs, dont fait partie Yves Prairie, professeur au Département des sciences biologiques de l'UQAM.
Les eaux intérieures ne couvrent que 1 % de la surface terrestre.
Ainsi, leur rôle est actuellement jugé secondaire, si bien que le bilan de carbone (un gaz à effet de serre) est calculé sans en tenir compte.
Ces chercheurs pensent toutefois que les modèles de calculs utilisés sont limités par une définition erronée de la façon dont les eaux intérieures transportent le CO2. Selon eux, en décrivant les eaux intérieures comme des conduits passifs du carbone terrestre vers la mer, ces modèles ne tiennent pas compte des multiples transformations qui apparaissent tout au long de ce voyage vers l'océan.
Le petit chemin du CO2
Les auteurs de l'article publié dans la revue scientifique Ecosystems affirment que la moitié du CO2 terrestre qui pénètre les eaux intérieures ne se rendra jamais à la mer. Ils estiment qu'environ 40 % retournera dans l'atmosphère sous forme de CO2 alors que 12 % sera entreposé dans les sédiments.
Leurs calculs laissent penser que les lacs et les rivières relâchent environ une gigatonne de CO2 par année dans l'atmosphère, l'équivalent de ce qui est absorbé par les océans, estimé entre une et deux gigatonnes par année.
Apporter les rectificatifs
Ces émissions n'apparaissent nulle part dans les modèles actuels. Les scientifiques pensent donc qu'il faut rapidement les inclure afin d'obtenir un bilan réaliste du carbone sur la planète''
Source: Radio-Canada