''Malgré les récentes mesures positives prises par le gouvernement indonésien, la survie des orangs-outans et des forêts tropicales de l'Asie du sud-est dans leur ensemble dépend en dernier lieu du soutien international et de la coopération régionale, en particulier de la part des pays importateurs de bois, a prévenu le 11 juin le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)
"L'Indonésie ne peut pas et ne devrait pas affronter seule le problème du trafic illégal de bois", a souligné le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner dans un communiqué publié à La Haye et à Nairobi.
"C'est une question qui nécessite des ressources de la part de la communauté internationale afin de soutenir les efforts des autorités, y compris les gardes sur le terrain", a-t-il ajouté.
La saisie récente de 70 000 mètres cube de bois illégal a été saluée par le PNUE mais le Programme souligne que 2,1 millions d'hectare par an sont rasés par les coupes sauvages, pour un total de 4 milliards de dollars.
"Mis l'un après l'autre, cela représente une ligne ininterrompue de camions de Paris à Bangkok", a dénoncé Achim Steiner.
Une pression supplémentaire sur les forêts vient de l'exploitation de l'huile de palme et des bioénergies qui entraîne là-aussi un recul de la forêt. Cette question a récemment été soulevée à l'ONU par des représentants de populations autochtones.
Des centaines d'orangs-outans sont recueillis dans des camps alors que leur habitat naturel est brûlé ou détruit par les tronçonneuses, jusque dans les parcs nationaux indonésiens, en violation totale du droit.
Selon des images satellite et des données du gouvernement, le trafic de bois aurait lieu à partir de 37 des 41 parcs nationaux dans le pays. Ces images laissent suggérer que l'habitat forestier des orangs-outans aura disparu dans une petite décennie.
Il y a quelques mois, le PNUE soulignait que les forêts disparaissaient beaucoup plus rapidement que prévu.
A Sumatra et à Bornéo, elles seront rasées à 98% en 2022 si des actions urgentes ne sont pas entreprises.
En outre, les animaux eux-mêmes sont victimes de trafic. Le nombre d'animaux vendus et exportés n'est pas précisément connu mais pourrait s'élever à plusieurs centaines. A Bornéo, les centres de réhabilitation accueillent environ 1 000 orangs-outans.
"Il est clair qu'ils existe des structures très organisées de commerce illégal d'orangs-outans", a souligné Willem Wijnstekers, Secrétaire général de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).
De jeunes singes obtenus illégalement ont été récemment découverts dans des zoos en Thaïlande et au Cambodge.''
Source: Notre-planète.info