Les forêts tropicales de l'Asie du Sud-est, dernier refuge des orangs-outans, disparaissent beaucoup plus rapidement qu'initialement prévu par les experts, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
A Sumatra et à Bornéo, les forêts sont détruites si rapidement qu'elles auront disparu à 98% en 2022 si des actions urgentes ne sont pas entreprises. Il y a cinq ans, les experts estimaient que ce seuil fatidique ne serait atteint qu'en 2032, affirme le PNUE.
Les forêts tropicales indonésiennes sont essentielles à la survie des orangs-outans mais aussi d'autres espèces menacées comme le tigre de Sumatra, le rhinocéros de Sumatra ou l'éléphant d'Asie. Il n'y aurait plus que 45 000 à 69 000 orangs-outans vivant à l'état sauvage à Bornéo, pas plus de 7 300 à Sumatra.
« L'abattage illégal des arbres détruit le gagne-pain de nombreuses populations locales qui dépendent des forêts, tout en épuisant la richesse naturelle des ressources forestières en Indonésie», souligne aujourd'hui Achim Steiner, Secrétaire général adjoint et directeur exécutif du PNUE.
« A ce niveau, l'abattage illégal n'est pas le fait d'individus appauvris mais de réseaux commerciaux bien organisés et insaisissables », a-t-il ajouté.
Il a appelé les gouvernements et la communauté internationale à aider les autorités indonésiennes dans le renforcement de la surveillance des parcs nationaux en fournissant des équipements, des aides à la formation et surtout des fonds.
« Les parcs nationaux sont l'une des pierres angulaires de notre objectif pour 2010 en matière de réduction du taux de perte de biodiversité et sont également précieux pour l'écotourisme et la création de nouvelles ressources pour la population. Leur protection est vitale pour ces objectifs internationaux et pour le concept même de zones protégées », a souligné Achim Steiner.
L'Indonésie mène une lutte active contre l'abattage illégal des arbres, en collaboration avec de nombreux programmes internationaux. Le rapport souligne néanmoins la nécessité d'un soutien international à ces efforts.
« Nous sommes actuellement engagés dans un combat inégal, qui pourrait être gagné à moyen ou à long-terme grâce aux processus de certification.
De tels processus peuvent aider le consommateur à choisir entre un bois et des objets à base d'huile de palme produits de manière durable, et ceux produits de manière illégale et sans considération de durabilité », a estimé le ministre de l'Environnement indonésien, H.E. Rachmat Witolear qui préside actuellement le Conseil d'administration du PNUE.
Source: notre-planète.info