Changement climatique: les risques d'inondations sous-évaluésLes prévisions en vigueur en ce qui concerne le réchauffement climatique sous-estiment les risques d'inondations et surévaluent celui de la sécheresse en négligeant le rôle des végétaux dans l'absorption du dioxyde de carbone, affirment des chercheurs de l'Office britannique de météorologie.
La croissance des émissions de CO2 prévue pour la fin du siècle va se traduire par une augmentation de l'eau retenue par les plantes dans le sol, a expliqué Richard Betts, directeur de ce programme de recherche, interrogé mercredi par téléphone.
"Le risque d'inondations a pu être sous-estimé parce qu'on ne s'attend pas à ce que les sols soient aussi saturés qu'ils pourraient l'être", précise-t-il. "Nous suggérons en outre que le stock d'eau des plantes puisse partiellement compenser sa rareté au cours d'une sécheresse."
Les résultats de ces recherches soulignent la nécessité d'élargir le champ d'étude des bouleversements climatiques pour en mesurer plus précisément les conséquences, insiste le scientifique.
Par la photosynthèse, processus qui leur fournit leur énergie, les végétaux absorbent du dioxyde de carbone par des pores appelés stomates qui rejettent de l'eau en fin de cycle.
Or l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère empêche ces stomates de s'ouvrir pleinement, ce qui réduit la perte et la consommation d'eau de la plante. Le sol où elle plonge ses racines s'en trouve donc moins sollicité et plus exposé au risque de saturation.
Sans tenir compte de cet excédent d'eau, le modèle en vigueur prédit une augmentation de 11% des inondations à l'échelle mondiale. Selon Betts, il convient d'y ajouter 6%.
"Le bouleversement climatique est plus qu'un changement des conditions météorologiques. C'est également un changement pour l'écologie tout entière. Nous devons l'étudier pour obtenir une image complète, parce que cela n'a pas été fait avant", insiste le chercheur.
Source : Reuters