septembre 2007
par Héloïse Roc
L’engouement mondial pour le sushi est une des causes principales de ce massacre et cette préparation culinaire est actuellement la principale menace pour le thon rouge. Des bancs de thon rouge émigrent dans les eaux froides du nord de l’Europe durant l’été. Ils se nourrissent de harengs, de calamars et de toutes les variétés de poissons des mers froides.
Les thoniers, avides de chair rouge, suivent leurs périples et ceci malgré la fin de la pêche des périodes autorisées. Cet imposant animal marin est souvent capturé illégalement. Selon le WWF, les pêcheurs sont parfois aidés par des avions chargés de localiser les bancs de thon rouge. L’engouement mondial pour le sushi est une des causes principales de ce massacre et cette préparation culinaire est actuellement la principale menace pour le thon rouge. Une commission internationale de conservation des thonidés d’Atlantique a lancé une étude. Les scientifiques ont estimé que les captures visibles de thon, durant la période de 2003 à 2006, atteignaient 50.000 tonnes de thon à l’année, pour un quota de 32.000 tonnes autorisées. Or, le taux de prises permettant le renouvellement de l’espèce est estimé à 15.000 tonnes, en conséquence l’espèce serait bientôt exterminée… !
Le thon était autrefois très abondant dans la Mer du Nord
Afin de protéger le thon rouge, une nouvelle étude d’initiative internationale (nommée recensement de la vie marine) financée en partie par l’UE, a révélé les conséquences de cette surpêche et son historique. Cette étude est menée par des chercheurs danois et canadiens, les professeurs Brian MacKenzie de l’université technique du Danemark et son collègue Ransom Myers, de l’université Dalhousie qui expliquent que « les thons rouges de l’Atlantique arrivaient par milliers à la fin juin près des côtes du grand Nord, et repartaient vers le mois d’octobre ». Selon l’évaluation faite sur la première moitié du XXe siècle, le thon était autrefois très abondant dans les mers nordiques et ce n’est qu’au début des années 1960, que le déclin des stocks de thon de l’Atlantique a été enregistré pour la première fois. Les scientifiques concluent dans leur article : « Cette étude a montré que le thon rouge abondait au cours des premières décennies du siècle dernier dans le nord de l’Europe. Cependant, l’espèce s’est faite rare dans cette zone depuis les années 1970. »
La pêche au thon s’est intensifiée à partir des années 20
Depuis, les réserves sont toujours à la baisse. La pêche au thon s’est intensifiée à partir des années 1920, ceci allant de paire avec le développement des usines de conserves, et ce jusqu’en 1950. D’autres facteurs ont contribué à freiner la reproduction de l’espèce : ce sont les captures de bébés de thon rouge, qui ont participé gravement à la diminution des stocks. La Norvège, le Danemark et la Suède faisaient partie des pays les plus impliqués dans la pêche au thon rouge durant cette période. Cependant, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas exploitaient également ce poisson. A l’origine, la pêche au thon n’était issue que d’une pêche accidentelle, les marins à la recherche d’autres espèces pêchant involontairement les thons. Actuellement le stock de thon n’a pas réussi à se renouveler et l’espèce est en voie d’extinction. Ils étaient connus et pêchés depuis la plus haute antiquité (Aristote, dans son Histoire des animaux, les considérait comme l’une des merveilles de la nature).
Un poisson géant au sang chaud
Le thon rouge peut peser jusqu’à 910 kilogrammes et mesurer plus de 4 mètres de long. Il se distingue des autres espèces de thon par sa taille imposante, ses nageoires pectorales courtes, l’absence de bandes et la variété des nageoires dorsales. Habitué aux eaux plus tempérées de l’Atlantique, il est cependant un grand migrateur. Les thons adultes se regroupent en bancs d’une cinquantaine. Ils nagent en surface, bondissant souvent hors de l’eau. Ils ont la capacité inhabituelle de maintenir leur corps à une température supérieure de 10 °C à 15 °C à celle de la mer environnante, ce qui leur permet de se déplacer dans les eaux plus froides à la recherche de nourriture.
**L'homme serait-il en train de détruire sa Mer nourricière?