Des scientifiques découvrent de nouvelles formes de vie dans l’océan ArctiqueQuébec, le 11 janvier 2007. – Une équipe internationale de scientifiques dont fait partie la biologiste Connie Lovejoy, de l’Université Laval, a identifié des formes de vie jusqu’ici inconnues évoluant dans l’océan Arctique. Les chercheurs rapportent cette découverte dans l’édition du 12 janvier de la revue Science.
Il s’agit d’un nouveau groupe d’organismes microscopiques que les chercheurs ont baptisé « picobiliphyte » : pico en raison de leur taille minuscule, de l’ordre du millionième de mètre, bili à cause de la présence de biliprotéines, des substances aux propriétés fluorescentes qui transforment la lumière en biomasse, et phyte puisqu’il s’agit de végétaux.
Cette découverte est survenue dans le cadre de l’analyse de séquences d’ADN de vastes communautés de micro-organismes vivant dans l’océan. « Un de ces groupes de séquences n’avait tout simplement aucun lien avec les autres groupes connus à ce jour, explique la professeure Lovejoy. En fait, ajoute-t-elle, les divergences étaient si grandes qu’elles se comparent à celles qui existent entre plantes terrestres et animaux. »
Au cours de la dernière année, les chercheurs ont passé au peigne fin l’ensemble des bases de données existantes sur le sujet et ont soumis leurs échantillons à de nouvelles techniques d’analyse. Ils sont maintenant en mesure de confirmer que ces nouvelles formes de vie se retrouvent en abondance dans les mers nordiques. Il n’est pas encore possible d’en faire la culture en laboratoire, mais des techniques de microscopie de pointe permettent de les visualiser.
« C’est une découverte très stimulante, conclut Connie Lovejoy. Les océans recouvrent 70 % de la planète et nous commençons à peine à découvrir la richesse et la complexité de leur biodiversité. »
Outre Connie Lovejoy, l’équipe de scientifiques responsable de cette découverte est composée de Fabrice Not, Khadidja Romari et Daniel Vaulot, de l’Université Pierre et Marie Curie (France), Klaus Valentin, Kerstin Töbe et Linda Medlin, de l’Institut Alfred Wegener de recherches polaires et marines de Bremerhaven (Allemagne), et Ramon Massana, de l’Institut des sciences de la mer de Barcelone (Espagne).
Source Université Laval