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 Migration assistée...

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benoit-olivier
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benoit-olivier


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MessageSujet: Migration assistée...   Migration assistée... EmptyMer 7 Mar - 3:56

L’histoire du damier de la Baie [Euphydryas editha bayensis] n’est que trop familière. Ce papillon se rencontrait autrefois fréquemment autour de la baie de San Francisco, mais l’urbanisation et les plantes invasives ont colonisé une grande partie des prairies qu’il occupait. Les environnementalistes ont bien essayé de sauver cet insecte en protégeant ses derniers habitats naturels, mais cela risque de ne pas suffire, compte tenu du réchauffement planétaire. Selon le California Climate Change Center, la température moyenne de la Californie devrait augmenter de 5 degrés, ce qui entraînera des variations importantes dans le régime des pluies d’automne. Les études sur le damier de la Baie checkerspot indiquent que ce changement de climat provoquera l’extinction pure et simple du papillon. Les plantes dont il se nourrit vont modifier son cycle biologique, lorsque les œufs de papillon écloront, les chenilles ne trouveront rien à se mettre sous les mandibules.
Beaucoup d’autres espèces risquent de connaître le même sort, et, de fait, les écologues commencent à se demander ce qu’il faudrait faire. L’une des mesures les plus radicales envisagées est connue sous l’appellation de “migration assistée”. Elle consiste à extraire une espèce de son environnement et à la déplacer à des centaines de kilomètres, dans un endroit moins chaud. Cependant, cette méthode suscite une polémique chez les spécialistes. Selon eux, elle présente énormément de risques et d’incertitudes. Mais c’est peut-être aussi la seule façon de préserver la biodiversité de notre planète. Dans l’Annual Review of Ecology, Evolution and Systematics parue en janvier 2007, Camille Parmesan [voir CI n° 785, du 17 novembre 2005], biologiste à l’université du Texas, a passé au crible des centaines d’études concernant l’impact de ce réchauffement sur l’environnement. Beaucoup d’espèces de plantes bourgeonnent désormais plus tôt dans l’année, et les animaux migrent également plus tôt. De plus, comme les animaux recherchent le climat qui leur convient le mieux, les habitats de nombreuses espèces se situent maintenant à des latitudes plus élevées. Ce n’est pas la première fois que la répartition des espèces est modifiée par un changement climatique. Pendant plus de 2 millions d’années, la planète a oscillé entre glaciations et déglaciations qui ont forcé certaines espèces à migrer sur plusieurs centaines de kilomètres.
Mais ce réchauffement-ci risque d’être différent. “Les plantes et les animaux n’ont pas vu des températures aussi chaudes que celles qui les attendent depuis très, très longtemps”, assure Mark Schwartz, écologue à l’université de Californie à Davis. Certaines espèces vont également avoir plus de mal à se déplacer, ajoute le scientifique. Autrefois, lorsque la Terre se réchauffait, les glaciers laissaient derrière eux des paysages vides. Aujourd’hui, les espèces se retrouvent face à un parcours d’obstacles jonché de villes, d’exploitations agricoles et autres installations humaines.

Il faudrait déplacer des écosystèmes entiers

Les plantes et les animaux vont devoir bouger rapidement. Si certaines espèces ne parviennent pas à suivre le rythme du changement de climat, leur habitat va se réduire. Certaines, déjà confinées à des territoires restreints, pourraient ne pas survivre. Une équipe de scientifiques du monde entier a publié en 2004 un article annonçant qu’entre 15 % et 37 % de la biodiversité auront disparu d’ici à 2050 en raison du réchauffement planétaire. “Nous devons endiguer le changement climatique, ou nous allons nous retrouver avec beaucoup d’espèces en voie de disparition, voire éteintes”, avait alors déclaré Lee Hannah, biologiste responsable des recherches sur le changement climatique au Center for Applied Biodiversity Science au sein de Conservation International [une ONG basée à Washington]. La migration assistée a déjà été utilisée de façon non officielle. Elle a notamment servi à sauver des espèces en danger en les réimplantant dans certaines régions de leurs anciens territoires. Le loup gris, par exemple, a été transplanté avec succès du Canada dans certaines régions de l’ouest des Etats-Unis. Beaucoup de spécialistes de la conservation pensent que les stratégies classiques pourraient également aider. Des réserves plus grandes, reliées par des corridors, offriraient aux plantes et aux animaux davantage de possibilités pour circuler.

Si aucun organisme gouvernemental ou de protection de la nature ne s’est encore lancé dans un projet de migration assistée, le sujet a déjà été abordé. “Nous réfléchissons à ces problèmes”</I>, explique Patrick Gonzalez, climatologue à The Nature Conservancy [organisation environnementale internationale]. Les associations de protection de l’environnement explorent de nombreuses pistes pour empêcher les extinctions dues au changement climatique. Selon Patrick Gonzalez, la migration assistée “pourrait être l’une des solutions retenues”. Mais, jusqu’à présent, aucune décision officielle n’a été prise. Avant de pouvoir se lancer dans une telle entreprise, les biologistes vont devoir répondre à de nombreuses questions de sécurité et d’efficacité. La première chose à faire sera de déterminer quelles espèces doivent être déplacées. Si des centaines de milliers d’espèces de plantes et d’animaux risquent de disparaître, il sera probablement impossible de les sauver toutes. Les écologues vont donc devoir faire des choix douloureux. Sans compter que certaines espèces menacées par le changement climatique, comme les ours polaires, n’auront peut-être nulle part où aller.
Il faudra ensuite décider où emmener ces espèces. Les scientifiques devront trouver des régions moins chaudes où elles pourront survivre. Mais, pour cela, il est nécessaire de savoir comment le climat détermine la répartition actuelle des espèces et, dans beaucoup de pays, dont les Etats-Unis, il n’y a pas d’informations à ce sujet.
De plus, déplacer une population ne garantit pas son salut. Beaucoup d’espèces animales et végétales dépendent étroitement d’autres plantes et animaux pour survivre. Ainsi, si les écologues installent le damier de la Baie à des centaines de kilomètres au nord, dans l’Etat de Washington, il risque de ne pas pouvoir se nourrir des plantes qui poussent dans cette région. Il faudra en fait déplacer des écosystèmes entiers. Définir les limites de ces écosystèmes pourrait alors se révéler très difficile. Au-delà de ses chances de succès incertaines, la migration assistée présente des risques. Une espèce déplacée sera par nature invasive, et il se peut qu’elle apprécie tellement son nouvel environnement qu’elle finisse par nuire aux espèces invasives autochtones. Les espèces invasives constituent déjà une menace majeure pour la biodiversité dans certaines parties du globe. Beaucoup ont été introduites de façon accidentelle, mais certaines ont été transplantées intentionnellement avec la certitude qu’elles ne provoqueraient aucun dégât. Par exemple, le crapaud-buffle a été introduit en Australie afin d’éliminer les insectes nuisibles dans les plantations de canne à sucre, mais, devenu invasif, il a entrepris depuis de nettoyer le pays de toute une partie de sa faune et de sa flore. “Si vous essayez de protéger un écosystème, vous n’allez pas accepter que quelqu’un veuille y implanter un arbre venant d’ailleurs”, explique Jessica Hellmann, de l’université Notre Dame, dans l’Indiana. “Mais si vous êtes en train d’assister à l’extinction de cet arbre, vous allez vouloir le déplacer pour le sauver.”
Mark Schwartz ou encore Jessica Hellmann ne font ni l’apologie ni le procès de la migration assistée. Ils invitent plutôt les autres scientifiques à se joindre au débat. “Tout le monde y pense et on en parle beaucoup, commente Lee Hannah. Je ne suis pas un grand partisan de la migration assistée, mais il ne fait aucun doute que nous allons devoir y recourir. Elle devra être une solution de dernier recours et être utilisée le moins possible.” Selon Jason McLachlan, biologiste à l’université Notre Dame, il se peut que les écologues rejettent la migration assistée et optent pour d’autres stratégies. Mais les problèmes qu’elle soulève sont loin d’être résolus. Lorsque certains animaux et végétaux seront obligés de changer de territoire, ils pourraient entrer dans des réserves abritant déjà des espèces en voie de disparition. “Si ce n’est pas nous qui les déplaçons, ils migreront d’eux-mêmes, précise le biologiste. Que devrons-nous faire, alors ? Les éliminer ?”

Carl Zimmer
The New York Time

Article pris sur Courrier International
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benoit-olivier
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benoit-olivier


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MessageSujet: Re: Migration assistée...   Migration assistée... EmptyMer 7 Mar - 3:59

Je n'avais encore jamais entendu parler de cette théorie de sauvegarde, je trouve cela un peu impressionant, mais je n'y crois pas vraiment, quoi que, si jamais l'urgence oblige... Mais je pense qu'implanter une nouvelle espèce dans un écosystème est très dangereux, cette espèce que l'on veut sauver peu carrément supplanter les autres espèces indigènes...
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Yannis
Modérateur



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Localisation : Auxerre
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MessageSujet: Re: Migration assistée...   Migration assistée... EmptyMer 7 Mar - 10:14

benoit-olivier a écrit:
Mais je pense qu'implanter une nouvelle espèce dans un écosystème est très dangereux, cette espèce que l'on veut sauver peu carrément supplanter les autres espèces indigènes...

tu pense bien benoit oui
j'ai le meme point de vue que toi je trouve sa dangereux furieux
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James
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James


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MessageSujet: Re: Migration assistée...   Migration assistée... EmptyMer 7 Mar - 15:21

Disons que c'est un risque à prendre, mais en test en laboratoire afin d'étudier la viabilté d'un tel projet
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