" La population mondiale continue de vieillir et dépassera les 9 milliards d'habitants d'ici à 2050 ", confirme un rapport de l'ONU intitulé « Révision 2006 » publié le 13 mars 2007, qui prévoit une période de transition dans la structure de la population de la planète.
Selon le rapport, « la population mondiale s'accroîtra de 2,5 milliards d'individus sur les 43 prochaines années, passant de 6,7 milliards à l'heure actuelle à 9,2 milliards en 2050. Cet accroissement équivaut à la population totale de la planète en 1950 et il sera absorbé principalement par les régions les moins développées ».
La population de ces régions passera de 5,4 milliards de personnes en 2007 à 7,9 milliards en 2050 alors que les régions développées resteront stabilisées autour de 1,2 milliards. Elles subiraient normalement un déclin si l'on ne prenait pas en compte la migration des pays en développement vers les pays développés, qui devrait s'élever à 2,3 millions de personnes par an.
Par ailleurs, note le rapport, le déclin de la fertilité et la longévité croissante conduiront à un vieillissement rapide de la population d'un nombre de plus en plus grand de pays, notamment dans la tranche des plus de 60 ans.
Dans les pays développés, le nombre de personnes de plus de 60 ans devrait presque doubler, de 245 millions en 2005 à 406 millions en 2050, et celui des moins de 60 devrait se réduire (de 971 millions en 2005 à 839 millions en 2050).
Ces chiffres reposent sur l'assomption que les taux de fertilité continueront à décliner dans les pays en développement, affirme le rapport.
Dans les pays les moins développés, le rapport prévoit que la fertilité devrait descendre de 2,75 enfants par femme de 2005-2010 à 2,05 en 2045-2050.
Dans le groupe des pays les moins développés, cette réduction sera encore plus abrupte, de 4,63 enfants à 2,50 enfants.
« Pour y parvenir, il est essentiel que l'accès à la planification familiale s'accroisse dans les pays les plus pauvres », affirme le rapport de l'ONU, qui souligne que si la fertilité se maintenait aux taux actuel, la population de ces régions s'élèverait non pas à 7,9 milliards mais à 10,6 milliards.
Le cas du SIDA
Les projections reposent aussi sur l'extension du nombre de personnes atteintes du VIH/SIDA qui bénéficieront d'un traitement anti-rétroviral.
On estime qu'une personne atteinte du virus vit en moyenne 10 ans sans traitement contre 17,5 avec un traitement.
Le rapport considère que 62 pays dans le monde sont « très affectés par le VIH/SIDA » en tant qu'épidémie, dont 40 en Afrique. Il prévoit que 31 des pays les plus affectés seront capables de fournir, d'ici à 2015, un traitement à plus de 70% des personnes affectées par la maladie.
Ces estimations relatives au VIH/SIDA constituent un changement par rapport au dernier rapport de 2004, a expliqué aujourd'hui Hania Zlotnik, directrice de la division de la population au département des affaires économiques et sociales de l'ONU (DESA), lors d'une conférence de presse (vidéo) à New York.
La transition démographique
Tous ces chiffres révèlent une transition dans la structure de la population de la planète, a dit Hania Zlotnik. La révolution des antibiotiques, la réduction des maladies infectieuses et la réduction de la mortalité infantile ont conduit à un rajeunissement de la population, une base élargie sur la pyramide de la population. La majorité des pays africains en sont à ce stade.
Puis, la population commence à vieillir et la base se rétrécit. C'est une phase relativement bénéfique, parce qu'il y a plus de travailleurs que d'enfants. C'est la phase dans laquelle une grande partie des pays d'Asie et d'Amérique latine sont à présent, et dans laquelle ils resteront pendant deux décennies, a ajouté Hania Zlotnik.
Mais ensuite on atteint une pyramide inversée, avec une majorité de personnes âgées. C'est le stade qui décrit la situation en Europe et en Amérique du Nord.
« Tout cela n'est pas nouveau mais nous avons confirmation des tendances », a indiqué la directrice du département de la population.
Il faut souligner néanmoins que le vieillissement de la population est le résultat d'un succès, le succès de l'humanité dans son projet de contrôler le nombre d'êtres humains. Il faut maintenant que des changements de société puissent permettre aux populations de bénéficier pleinement d'une vie plus longue et de vivre mieux.
Interrogée sur les projections dans le monde arabe, Hania Zlotnik a souligné la diversité de ce groupe, entre le Yémen ou la moyenne est de 7 à 8 enfants par femmes, et la Tunisie qui a réduit très rapidement son taux de fertilité, parmi les plus bas du monde. Il faut aussi souligner que le VIH/SIDA n'est pas prévalent dans ce groupe, a-t-elle souligné.
Le cas des changements climatiques
En réponse à une question, la directrice de la division de la population a souligné que l'étude ne prenait pas en compte les changements liés aux changements climatiques.
« Une grande proportion de la population climatique vit dans régions côtières proches du niveau de la mer. Si le niveau de la mer montait demain de quelques mètres, il y aurait de nombreux morts, mais même si cela arrivait il resterait des milliards de personnes », a-t-elle ajouté.
« La population s'accroit malgré les fléaux tels que le sida. C'est la réduction du taux de fertilité qui fait baisser la population », a-t-elle expliqué.
Source: Notre planète.info