Une centaine d'associations en France mais également en Italie et aux Pays-Bas se mobilisent jusqu'au 31 mars contre les pesticides, dénonçant leur impact sur l'environnement et la santé et proposant des alternatives pour réduire leur utilisation.
Ces substances chimiques sont utilisées pour lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les maladies en agriculture, mais aussi pour désherber les voies ferrées ou les jardins.
"La France est le premier consommateur européen de pesticides, avec environ 75.000 tonnes par an, et le troisième mondial", rappelle François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) à l'initiative de l'événement.
"L'utilisation de ces pesticides est à 90% agricole, le reste se répartissant entre les espaces verts, la voirie et les jardins", précise à l'AFP M. Veillerette, coauteur avec Fabrice Nicolino du livre "Pesticides, révélations sur un scandale français" (Fayard).
Pour cette deuxième édition annuelle de la "semaine sans pesticides", l'Italie et les Pays-Bas ont rallié le mouvement, précise le MDRGF.
L'Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (ACAP), un collectif d'associations lancé par le MDRGF, prévoit plus de 200 conférences, débats, etc. en régions, destinés aux professionnels comme aux jardiniers et aux consommateurs.
Aux Pays-Bas et en Italie, les associations "Stichting Natuur en Milieu" et "Legambiente" organisent également des manifestations.
Les pesticides, présents à l'état de résidus dans l'eau et les végétaux, sont soupçonnés d'entraîner des perturbations de la reproduction et de favoriser des cancers chez l'homme.
D’après l’Institut Français de l’environnement (IFEN), la moitié des cours d'eau et près d'un tiers des nappes souterraines françaises contrôlées en 2004 présentaient des traces significative de pesticides.
En Europe, 47% des fruits et légumes comportaient des résidus de pesticides en 2004 (42% en 2003), indique le MDRGF. La proportion était de 48% pour la France.
L'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) fait cependant valoir que le recours aux pesticides diminue de manière "structurelle" depuis 2000. Ainsi, lors de la campagne 2005-2006, la baisse atteignait 8% à la fin mai par rapport à la campagne précédente.
Le MDRGF prône une politique européenne de réduction de l'utilisation des pesticides. Parmi les solutions, l'agriculture biologique est celle qui offre aujourd'hui les meilleures garanties puisqu'elle n'autorise que l'utilisation de substances d'origine minérale ou végétale, selon le MDRGF.
"En Italie, il y a trois ou quatre fois plus d'agriculture biologique qu'en France. En Allemagne également", commente M. Veillerette.
Il prône également la "production intégrée", une forme d'agriculture biologique ayant recours aux pesticides mais en faibles quantités seulement. Mais il "combat farouchement l'agriculture raisonnée qui est une création de l'industrie des pesticides et qui n'en réduit pas l'utilisation".
L'agriculture "raisonnée", promue notamment par l'UIPP, vise à limiter l'usage des pesticides à la "juste dose".
L'UIPP a créé une "Ecole des bonnes pratiques" qui a formé en 2005 plus d'un millier d'agriculteurs et de techniciens à "une utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques".
Le MDRGF a invité les candidats à la présidentielle à exposer leurs positions sur l'usage des pesticides. Les réponses seront diffusées sur le site internet www.pesticides2007.com.
Source : AFP