Depuis un avion, des chercheurs ont pu, grâce à un laser, effectuer une sorte de déforestation virtuelle pour mettre en évidence des failles rendues invisibles par la végétation.
« Des bombes à retardements » : c’est ainsi que le géologue Dickson Cunningham décrit les failles cachées qui serpentent sous les forêts. Là où ces lignes de fractures sont visibles, elles marquent la trace des tremblements de terre passés et permettent donc de mieux les comprendre mais aussi de prédire plus précisément les séismes à venir. Mais quand ces failles se camouflent sous le couvert végétal, les géologues sont aveugles. Et ce cas n’est pas rare, notamment dans les Alpes, en Inde, en Amérique du nord ou dans les Andes.
Ils disposent maintenant d’un nouvel instrument pour aller repérer ces fractures : un Lidar installé dans un avion. Equivalent d’un radar mais utilisant la lumière (visible, infrarouge ou ultraviolette), le Lidar (light detection and ranging) comprend notamment un laser puissant et un télescope pour recueillir le signal réfléchi par la zone étudiée. Il sert surtout à mesurer des taux de vapeurs d’eau et d'autres aérosols dans l’atmosphère, depuis le sol ou un satellite.
Voir à travers les arbres
Dickson Cunningham et ses collègues des départements de géologie et de géographie de l’université de Leicester (Grande-Bretagne) ont eu l’idée de l’utiliser depuis un avion au-dessus d’une zone forestière. Comme secteur de test, l’équipe a choisi deux régions alpines de Slovénie, autour des villes de Idrija et de Ravne, qui ont connu récemment des séismes. L’analyse des données recueillies avec le Lidar ont nettement mis en évidence des structures linéaires, invisibles à l’œil. A pied cette fois, les scientifiques ont pu confirmer sur place qu’il s’agissait bien de fractures dans le sous-sol rocheux.
Comme si un voile s’était levé, les géologues ont donc maintenant accès à ces zones de fractures très mal connues et auront affiné leur compréhension des séismes et des risques encourus par les populations locales.
Source : futura sciences