Les oiseaux aquatiques menacés par l'urbanisation et la pollution
Les efforts engagés pour protéger les oiseaux aquatiques en voie de disparition se heurtent à des obstacles majeurs: l'urbanisation et l'industrialisation qui sont dévastatrices pour leur habitat, ainsi que la chasse et la pollution qui font des ravages dans cette population.
En janvier, une étude internationale intitulée "Waterbird Population Estimate" (Estimation de la population d'oiseaux aquatiques) a montré que 44% des 900 espèces d'oiseaux aquatiques ont diminué au cours des cinq dernières années, alors que 34% restaient stables, et que 17% ont augmenté.
Le nouvel ouvrage de 940 pages, "Waterbirds Around the World" (Oiseaux aquatiques du monde), se base sur des données présentées en 2004 lors d'une conférence sur la préservation des oiseaux aquatiques, à Edimbourg, et actualisées depuis lors. Il contient des données couvrant 162 pays et 614 espèces d'oiseaux. S'il montre que des progrès ont été faits en Europe et en Amérique du Nord, des problèmes importants subsistent dans le reste du monde.
Dans l'est et le sud-est asiatique, le développement économique rapide "a entraîné des occupations de terres, une chasse et une pollution accrues", expliquent les éditeurs du livre. "Trop peu d'espèces sont protégées, ainsi que leur habitat".
Ils citent notamment un "exemple choquant" en Corée du Sud où un projet de construction sur les bords de la mer Jaune, qui s'est achevé en avril 2006, "a détruit un total de 401 km2" de marais utilisés comme habitat par les oiseaux aquatiques migrateurs en Asie.
En Afrique, la pollution et le développement urbain détruisent également les marécages et les gouvernements manquent de connaissances pour les protéger efficacement. Toutefois, des projets financés par l'ONU ont été lancés sur ce continent pour protéger les sites cruciaux le long des routes de migration, précise ce livre, publié par une commission consultative du gouvernement britannique chargée de la préservation de la nature, la Joint Nature Conservation Comittee, ainsi que par la direction du Patrimoine en Ecosse et l'ONG Wetlands International, basée aux Pays-Bas.
En Europe et en Amérique du Nord, où les gouvernements font des efforts depuis des années pour protéger les marais situés sur les routes de migration des oiseaux, "des progrès notables ont été faits en matière de protection", assurent les organisations. En Asie centrale, certains gouvernements coopèrent pour protéger les marécages le long des routes de migration, mais dans de nombreuses autres nations en développement, les mesures de protection ne sont pas encore "une priorité".
Pour le ministre britannique de l'Environnement, Barry Gardiner, ce livre insiste sur la nécessité pour les pays, développés ou non, de travailler ensemble pour protéger les oiseaux aquatiques et leur habitat.
Sur le Net: www.wetlands.org
Source : AP