Les baleines grises du Pacifique en petit nombre
Ces cétacés, dont on pensait qu'ils avaient pleinement récupéré de leur chasse intensive depuis la fin du 19e siècle, ont été jusqu'à trois à cinq fois plus nombreux qu'ils ne le sont aujourd'hui, selon les auteurs de cette recherche.
Initialement estimées à 96.000 membres, ces baleines du Pacifique (Eschrichtius robustus) ne sont plus que 22.000 aujourd'hui, ont calculé ces chercheurs des universités de l'État de Washington (nord-ouest) et Stanford (Californie, ouest), basant leurs estimations sur l'analyse des variations génétiques.
Dans leur travaux parus dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 10 septembre, ils s'interrogent sur les raisons pour lesquelles un grand nombre de ces baleines grises ont été récemment découvertes mourant de faim.
Les experts avaient tout d'abord avancé l'hypothèse selon laquelle leur population excédait ses limites écologiques historiques.
Mais la nouvelle estimation du nombre existant de ces cétacés très largement inférieur, a conduit ces scientifiques à penser que les baleines pourraient souffrir d'une réduction de leur source alimentaire résultant des changements des conditions climatiques dans leur habitat arctique ainsi que de la sur-pêche industrielle.
Les scientifiques ont effectivement observé l'an dernier un changement majeur de climat dans les écosystèmes arctiques où ces cétacés se nourrissent de crustacés.
Cette même étude laisse aussi penser qu'en raison de leur faible nombre, les baleines grises ne jouent plus leur rôle normal dans l'écosystème océanique.
C'est ainsi que d'autres espèces, notamment des oiseaux arctiques, qui se nourrissent des restes laissés par les baleines, pourraient souffrir de la diminution de ces cétacés.
«Les traînées de restes laissées par les baleines grises sont d'importantes sources de nourriture pour nombre d'oiseaux arctiques», souligne Steve Palumbi, de l'université Stanford et co-auteur de ces travaux. «96 000 baleines grises auraient contribué à nourrir plus d'un million d'oiseaux marins par an», selon lui.
Cette recherche soulève aussi la question de savoir combien l'océan Pacifique peut nourrir de baleines et à fortiori de la survie de cette espèce même si elle est jouit d'une protection depuis 1946.
«Malgré nos meilleurs efforts les résultats des analyses des variations génétiques laissent penser que ces cétacés n'ont pas pleinement récupéré de la chasse pendant plusieurs décennies et font aussi face à de nouvelles menaces» à savoir la sur-pêche industrielle et le changement climatique, conclut Steve Palumbi.
Source : Cyberpresse
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