Le Potentiel (Kinshasa)
18 Septembre 2007
Kinshasa
Dès 2001, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévenait qu'en 2025, à la suite d'une succession d'événements extrêmes (« catastrophes naturelles») associés aux changements climatiques, 5 des 8 milliards d'humains de la planète pourraient avoir de sérieuses difficultés à s'approvisionner en eau.
L'élévation du niveau des mers et les inondations mêlant les eaux potables avec les eaux de mer et les eaux usées risqueraient en effet de provoquer des ruptures de stocks alimentaires et d'augmenter les maladies liés à la pénurie d'eau potable (malaria, choléra, diarrhées, etc.) qui menacent déjà 40 % de la population mondiale.
Ces prévisions du GIEC s'appuient sur un scénario prévoyant une hausse des températures de 1 à 2 °C au cours du XXIème siècle, seuil au-delà duquel un emballement irréversible entraînerait une série de dérèglements climatiques, multipliant alors les problèmes économiques et sociopolitiques.
Or, selon les données préliminaires de l'un des groupes de travail du GIEC datant de mars 2006, il faudrait s'attendre à des hausses de températures nettement plus élevées ...
Dans ce contexte, l'eau, source vitale et insubstituable, limitée mais cycliquement renouvelée, symbolise à la fois le potentiel de vie, mais aussi sa fragilité face à des menaces croissantes. L'eau a en effet été impliquée dans 90 % des catastrophes dites « naturelles» de la dernière décennie : crues, tempêtes, inondations, glissements de terrain, pollutions et sécheresses, rappelait le deuxième Rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau de mars 2006.
Ces catastrophes, souvent très meurtrières, ne sont pourtant que de pâles reflets des impacts des changements climatiques, appelés à s'intensifier dans les prochaines décennies.
En sommes-nous, pour autant, à la veille d'un déluge immergeant à moitié les tours de Manhattan, tel qu'illustré par les saisissants photos montages du magazine américain Vanity Fair en mai 2006 ? Risquons-nous de voir un jour la région de Shang haï (40 millions d'habitants) ou celle de Calcutta (60 millions d'habitants) disparaître sous les eaux, comme l'évoque An Inconvenient Truth, documentaire choc réalisé par l'ancien vice-président américain AI Gore ? Si la fonte de la calotte polaire entraîne une surexposition au soleil des océans Arctique et Antarctique et une hausse marquée des températures jusqu'à un réchauffement irréversible, comment échapper à l'impitoyable hausse du niveau des mers, aux perturbations du grand courant marin du Gulf Stream et à la multiplication des événements extrêmes?
Dès lors, comment ne pas craindre pour la sécurité des trois milliards d'habitants qui vivent à moins de 125 milles des côtes, et particulièrement des populations démunies et vulnérables des régions déjà fragilisées par la destruction des barrières naturelles (milieux humides, barrières de coraux ou forêts de mangroves) ou par l'insuffisance d'ouvrages de protection ou de retenues? A ce titre, les 1 600 victimes de l'ouragan Katrinaqui a détruit La Nouvelle-Orléans en août 2005 ont fait figure de précurseurs.
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Ce n'est pas rassurant du tout!!