Les fabricants de pneus peuvent aider les automobilistes à réduire sensiblement leur consommation de carburant.
Les chiffres sont impressionnants. En quinze ans, les 570 millions de pneus verts vendus par Michelin dans le monde ont permis d'économiser 9 milliards de litres de carburant et d'éviter l'émission de plus de 22 millions de tonnes de CO2. Cela équivaut à la quantité de gaz carbonique absorbé par 880 millions d'arbres en un an !
Le lien entre le pneu et la consommation de carburant peut sembler ténu. Pourtant les pneus « avalent » un plein sur cinq. Concrètement, les phénomènes de résistance au roulement des pneumatiques, incontournables si l'on veut donner un tant soit peu d'adhérence et de tenue de route au véhicule, sont responsables de 20 % de la consommation d'un véhicule. Les quelque 830 millions d'automobiles et camions qui roulent dans le monde sont responsables de 18 % des émissions de dioxyde de carbone. Or, le parc mondial pourrait doubler d'ici à 2030.
Une grande partie de la R & D de Michelin ces vingt dernières années a été consacrée à résoudre cette équation : diminuer la résistance au roulement - et donc la consommation induite - tout en améliorant le confort, l'adhérence... Une des principales améliorations date de 1992, avec la substitution partielle de la silice au noir de carbone (un des composants du pneu, qui est loin d'être fait uniquement de caoutchouc).
Issu de cette recherche, le fameux « pneu vert » ou pneu Energy Saver de Michelin permet, selon le manufacturier, de réduire de 0,2 litre aux 100 kilomètres la consommation d'un véhicule et de 4 grammes au kilomètre les rejets de CO2 (une berline neuve de taille moyenne émet 140 à 170 g de CO2 au km).
Les poids lourds concernés
Fort de son avance sur ses concurrents, le français va jusqu'à recommander la mise en place d'un index d'efficacité énergétique pour les pneus. L'enjeu est d'autant plus important que la taille du véhicule augmente.
Pour les poids lourds, l'économie peut atteindre 2 litres aux 100 km. Un argument écologique et économique dont l'intérêt n'a pas échappé non plus aux autres manufacturiers. Les pneus FuelMax de Goodyear ont aussi pour principale caractéristique technique leur forte teneur en silice. Conséquence, ils permettent, selon Goodyear, d'économiser 1 350 euros par an de carburant pour un poids lourd de 40 tonnes, roulant 150 000 kilomètres et consommant 30 litres aux cent. Pour le moment, Michelin reste le seul à avoir quantifié en carburant et en CO2 le montant des économies réalisées grâce à l'utilisation de pneus verts. Ses concurrents communiquent davantage sur les économies financières réalisées grâce à ce type de pneus. L'argument a lui aussi son importance car le principal défaut des pneus verts reste, aux yeux des consommateurs, leur prix. Ils coûtent 10 % à 20 % plus cher que les pneus d'entrée de gamme. Mais, à l'usage, il est généralement plus avantageux financièrement de choisir un pneu vert, puisque la facture de carburant diminue sensiblement.
SOURCE: le Figaro