Marée noire et soufre au menu de la faune en Europe Centrale
La tempête qui a sévi en Europe Centrale, le 11 novembre dernier, a mis plusieurs navires en difficultés dans le détroit de Kertch, entre la mer Noire et la mer d’Azov (1).
Plusieurs navires ont été accidentés, dont 5 ont coulé. Parmi ces cinq bâtiments se trouvaient un petit tanker russe qui s’est brisé en deux au large du port ukrainien de Kertch, laissant rapidement échapper au moins 2 000 tonnes de mazout en mer Noire, sur les 4 700 tonnes qu’il contenait.
En raison de la température de l’eau très froide, si une partie du mazout semble avoir coulé, une nappe importante est poussée par les vents, encore forts, vers la mer d’Azov, aux écosystèmes fragiles. ?
Selon un communiqué de l’Union russe de la protection des oiseaux, "Un oiseau sur 30 ou 40 est toujours en vie près de la pointe de Tchouchka, dans le détroit de Kertch…
On ramasse les oiseaux englués avec du mazout et des déchets dans des sacs avant de les évacuer. Il y a toujours plus de volontaires que de véhicules. On a aménagé trois sites d’enfouissement dont un pour les oiseaux et deux pour le mazout.
Personne ne recense les oiseaux morts…" Cela dit, il y a 3 jours, le gouverneur de la région, Alexandre Tkatchev, estimait le nombre d’oiseaux déjà morts à 30 000, un chiffre qui reste à valider par l’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) qui vient d’être chargé par les autorités russes d’évaluer l’impact sur la faune et la flore des déversements pétroliers en Mer Noire (2).
A l’inverse de la marée noire due au pétrole, pour le moment la pollution liée aux milliers de tonnes de soufre, qui étaient présentes dans les cales de trois des navires qui ont sombré, ne fait pas parler d’elle.
Néanmoins, il est probable que les 9 000 poissons qui ont également été retrouvés morts le doivent en partie à l’acidification de l’eau par le soufre.
A très court terme, ces tonnes de soufre sont une véritable "bombe à retardement" pour l’écosystème marin local.
En effet, de par l’acidification de l’eau que le soufre entraîne, cette matière pourrait rapidement "finir le travail" de destruction entrepris par la marée noire.
1- D'une superficie de 37 600 km2, la mer d’Azov est une mer peu salée et peu profonde (une dizaine de mètres en moyenne), dans laquelle plusieurs fleuves se jettent.
2- Selon l'association, une équipe spécialiste des marées noires devrait également travailler avec des fonctionnaires russes pour les conseiller sur les mesures à prendre pour secourir les animaux affectés.
source : Univers-Nature