Hugo Fontaine
La Presse
En janvier 1998, la pluie verglaçante a tombé pendant plus de 80 heures, soit environ deux fois plus que la durée annuelle moyenne. Si certains craignent que de telles intempéries se multiplient en raison des changements climatiques, les scientifiques hésitent à établir un lien entre deux deux.
«Certains pensent qu'il fera plus chaud, donc qu'il y aura plus d'épisodes de verglas, dit Alain Bourque, climatologue du consortium Ouranos. Mais d'autres soutiennent que, puisque la saison hivernale sera moins longue, il y aura moins d'épisodes.»
Météorologue à Environnement Canada, René Héroux souligne qu'il n'y a pas eu davantage d'épisodes de verglas depuis 1998. «Il est vrai que, s'il y a plus d'air chaud, les conditions favorables au verglas peuvent se réunir plus régulièrement», dit M. Héroux, tout en se gardant bien d'affirmer qu'il y aura plus de verglas à l'avenir.
Henry Hengeveld, d'Environnement Canada, est tout aussi prudent. Le réchauffement des températures et la hausse des précipitations laissent supposer que les épisodes de verglas «pourraient être plus fréquents à mesure que le climat se réchauffe», écrit-il dans un document présenté sur le site internet de l'organisme fédéral. «Mais on ignore encore l'effet que cela aura sur l'intensité» de ces épisodes.
Il faut donc se résoudre à cette idée: on n'en sait rien. «Il est impossible d'établir un lien direct entre le verglas et une force précise à l'échelle mondiale, comme les changements climatiques», écrit Henry Hengeveld.
René Héroux rappelle que la caractéristique principale de notre climat, c'est sa variabilité,difficile de prévoir les tendances futures.