Déversement toxique passé sous silenceLa direction du port de Montréal, le ministère de l'Environnement du Québec, la pétrolière Ultramar et la compagnie Coastal ont passé sous silence un important déversement de produit toxique dans l'est de Montréal.
Selon des informations obtenues par la télévision de Radio-Canada, plus d'un million de litres de paraxylène ont été déversés accidentellement aux quais 104 et 105 du port de Montréal, en avril 2003.
Cette substance toxique, qui entre dans la composition des contenants de plastique, s'écoulait d'un réservoir que louait la pétrolière Ultramar à la compagnie pétrochimique Coastal.
Louis Forget
Louis Forget, Ultramar
Cinq ans plus tard, la direction d'Ultramar admet que le paraxylène a contaminé non seulement son terrain, mais aussi le fleuve Saint-Laurent. « Nos gens ont trouvé du produit qui s'était cristallisé sur les eaux du fleuve. Donc ça démontre qu'il y a une certaine quantité qui est allée dans le fleuve. Combien? On ne le sait pas. C'est la responsabilité de Coastal », a déclaré Louis Forget, de la compagnie Ultramar, à Radio-Canada.
Poursuites et réclamationsLa pétrolière Ultramar réclame par conséquent 10 millions de dollars à Coastal en guise de dédommagement pour la construction d'un mur de confinement érigé à 14 mètres de profondeur dans le sol pour empêcher le paraxylène ce couler dans le fleuve. Au moins 22 000 tonnes de terre devront aussi être décontaminées.
Coastal, de son côté, poursuit Ultramar pour la somme de 2,5 millions de dollars. Elle allègue que le réservoir qu'elle louait à Ultramar était en mauvaise condition.
La napppe phréatique contaminée
Jean Rivest
Jean Rivest, ministère de l'Environnement du Québec
En ce qui a trait aux risques de contamination de la nappe phréatique, ils sont réels. « C'est évident qu'il peut éventuellement y avoir un contact avec l'eau souterraine, mais le risque n'est pas nécessairement majeur », explique Jean Rivest, du ministère de l'Environnement du Québec.
Pourant, dès 2004, un document d'Ultramar signalait déjà que la nappe phréatique avait été contaminée au paraxylène. Malgré cela, le ministère de l'Environnement ne croit pas qu'il fallait avertir la population de cet incident survenu il y a cinq ans.
Chez les comités environnementaux de Montréal-Est, on réclame plus de transparence du ministère de l'Environnement. Pendant ce temps, la décontamination des sols se poursuit aux quais 104 et 105.
Autre surprise, les travaux ont également permis de déceler des concentrations de Sélénium jusqu'à dix fois supérieures aux normes dans ces sols.
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2008/03/17/014-pollution-deverse-mtl_n.shtml