Des organisations de défense de l'environnement ont affirmé lundi que l'Union européenne (UE), qui a demandé des actions urgentes en matière de réchauffement de la Terre, "ne se montrait pas à la hauteur" lors de la 12e conférence internationale sur le climat.
"Nous rappelons à l'UE qui s'est autoproclamée leader (dans les négociations sur le changement de climat) qu'elle ne se montre pas à la hauteur", a déclaré à l'AFP Stephan Singer de l'organisation du Fonds international pour la nature (WWF).
"Nous disons à l'UE d'être en accord" avec ses déclarations, a-t-il ajouté en marge de la conférence sur le climat qui se déroule à Nairobi du 6 au 17 novembre.
La semaine dernière, l'UE a prévenu qu'une augmentation de 2°C de la température sur la Terre, à compter de 1900, aurait des conséquences "dangereuses et à grande échelle". La planète a déjà enregistré une augmentation de O,7°C depuis le début du siècle dernier.
"Ce que nous avons vu jusqu'à présent (depuis le début de la conférence) est une UE tiède et hésitante. L'UE a malheureusement abandonné sur beaucoup de sujets son statut autoproclamé de leader", a souligné M. Singer lors d'une conférence de presse.
"L'UE échoue à parler d'un calendrier adéquat nécessaire pour assurer la continuité du Protocole de Kyoto ici à Nairobi, alors qu'elle s'est publiquement engagée à des actions urgentes sur le changement du climat", ajoute un communiqué de Réseau action climat (RAC), un réseau d'organisations de défense de l'environnement, dont WWF et Greenpeace.
Le Protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005, impose à 35 pays industrialisés et à l'UE des réductions, sur la période 2008-2012, des émissions de gaz à effet de serre, principaux responsables du réchauffement de la planète.
Un des objectifs de la conférence de Nairobi est de discuter de l'après 2012.
"Si personne ne dirige (les négociations de Nairobi), il est inévitable que ce sera un échec", a prévenu M. Singer.
Le Danemark, les Pays-Bas et la Suède ont "traditionnellement joué un rôle leader dans la réduction des émissions (de GES) en Europe, mais ils semblent avoir changé de position", selon le communiqué du RAC.
"Avec le rapport Stern (....), les arguments financiers pour prendre des actions urgentes afin d'éviter un changement dangereux du climat sont connus. Si l'UE est sérieuse pour arrêter un réchauffement encore plus important, il n'y a pas de raison pour ne pas dire ouvertement ce qui doit être fait ici", ajoute RAC.
Selon le rapport publié fin octobre par l'économiste britannique Sir Nicholas Stern, le réchauffement climatique pourrait coûter à l'économie mondiale 7 trillions de dollars (5,5 trillions d'euros) si les gouvernements ne prennent pas des mesures radicales dans les dix prochaines années.
L'UE représente 14% des émissions mondiales de GES, qui sont liés à la combustion d'énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole).
Source : AFP