Les termites cultivaients déjà des champignons il y a sept millions d'années, a indiqué lundi le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), après l'examen de fossiles découverts au Tchad.
Ces fossiles ont été découverts sur le même site où ont été trouvés en 2001 les restes de Toumaï, la plus ancienne espèce connue d'hominidés.
On pensait jusqu'alors que ces structures particulières, présentes dans certaines termitières actuelles, étaient non fossilisables.
Les "meules à champignons", que l’on peut récolter dans certaines termitières actuelles, sont connues et décrites depuis près de deux siècles. Ce sont de petites formations, d’aspect spongieux, de la taille d’une petite mandarine, qui se trouvent dans les termitières.
Deux spécimens de "meule à champignons" avaient été déjà découverts en 1998 et 2001 sur les sites fossilifères du Tchad mais n’avaient pas fait l’objet d’investigations plus poussées. Mais en 2004 et 2005, la découverte d’une demi-douzaine de nouveaux spécimens, sur le site qui a livré Toumaï, a motivé un nouvel examen.
On comprend pour l’instant assez mal comment une structure aussi fragile a pu se fossiliser, car dans les termitières actuelles, la meule, humide, cède rapidement à la pression du doigt et lorsque la termitière est abandonnée, la structure est très rapidement détruite, explique le CNRS dans un communiqué.
Selon les chercheurs, ces structures fragiles ont sans doute été fossilisées en raison des conditions arides du climat.
Les chercheurs de la Mission paléoanthropologique Franco-Tchadienne (MPFT), le Centre de géochimie de la surface (CNRS Université Strasbourg 1), le laboratoire de géobiologie, biochronologie et paléontologie humaine (CNRS Université de Poitiers) et le Département de paléontologie de l’Université de N’Djaména (Tchad), apportent ainsi la plus ancienne preuve d’une relation entre termites et champignons.
Avant cette découverte, on n’avait aucune idée de l’ancienneté de cette relation.
Ces travaux sont publiés dans la revue Naturwissenschaften de décembre.