Des géologues allemands ont montré que de simples chutes de pluies pouvaient déclencher des tremblements de terre.
D’après eux, l’eau pénétrant le sol après une averse serait même capable de provoquer des séismes de grande ampleur…
En 2002, Sebastian Hainzl et ses collègues mènent dans le massif de Staufen, au sud-est de l’Allemagne, une campagne visant à surveiller l’activité sismique qui secoue le Mont Hochstaufen (1775 m).
Typiquement, on y relève chaque année un millier de séismes de très faible amplitude. Au terme d'un an de mesures, ils constatent un caractère saisonnier, avec un accroissement de leur nombre en été, quand le temps est davantage pluvieux.
En particulier, après de fortes chutes de pluie en mars et en août.
D'après Hainzl et son équipe, cela peut s'expliquer par l'augmentation de la pression de l'eau qui pénètre le sol poreux. Cette idée que de tels changements de pression puissent induire des tremblements de terre est bien établie, mais on pensait qu'il fallait des flux d'eau bien plus importants que ceux induits par des averses de pluie, comme c'est le cas lors de la fonte des neiges.
Les résultats de l'étude, présentés dans la revue Geophysical Research Letters, montrent que « des changements minuscules peuvent avoir de grands effets ». Ils indiquent en effet une forte corrélation entre la séismicité observée et les variations spatio-temporelles de la pression au sein de la roche causées par l'eau de pluie.
Pour que ces faibles changements initient un tremblement de terre, les chercheurs pensent que la croûte dans cette région doit être suffisamment proche de son point de rupture. Ailleurs dans le monde, dans des régions où l'on observe des séismes plus importants et plus dangereux, le même type de phénomène doit exister.
Pour Mark Zoback, un géophysicien à l'université de Stanford, en Californie, c'est effectivement le cas puisque, dans la plupart des endroits, la croûte peu profonde et fragile est prête à céder. L'effet de la pluie peut être juste suffisant pour amorcer le mécanisme.
Mais si leur théorie est valable à quelques kilomètres de profondeur, on peut difficilement savoir ce qu'il est en pour des séismes plus profonds, dans la mesure où l'eau peut prendre des années à s'infiltrer...
Source : Agate