Il y a 8 000 ans, une éruption de l’Etna aurait provoqué un gigantesque tsunami, ravageant les côtes méditerranéennes orientales. Telle sont les conclusion d'une étude menée par l'Institut National de Géologie et de Volcanologie (INGV), en Italie.
En effet, entre la Sicile et l’Afrique, une longue traînée de sédiments intrigue depuis longtemps les géologues. Selon l’explication admise aujourd’hui, il s’agit des restes de l’explosion du volcan de l’île de Santorin, survenue il y a 3 600 ans. Mais le coupable est peut-être ailleurs. Les simulations effectuées par les scientifiques de l'INGV indiquent que les effets de cette explosion de Santorin n’ont pu dépasser le bassin de la mer Egée (entre Crète, Grèce, Turquie et Bulgarie).
Simulation des vagues liées à l’éruption de l’Etna (source: Geophysical Research Letters )Pour ces volcanologues italiens, le suspect numéro un n’est autre que le plus grand volcan d’Europe : l’Etna, toujours actif et qui culmine actuellement à 3 300 mètres. L’équipe a découvert une longue traînée de débris révélatrice d’un glissement de terrain à environ vingt kilomètres de l’île. Au carbone 14, les chercheurs ont déterminé l’âge de ce sédiment : 8 000 ans. Or il existe d’autres coulées datant de cette époque en mer Ionienne, jusqu’au golfe de la Sydre, en Lybie, et totalisant des centaines de kilomètres. Beaucoup plus loin encore, dans l’actuelle Israël, un site bien connu pourrait être lié au même événement. Gisant à une dizaine de mètres sous la surface de l’eau à plusieurs centaines de mètres de la côte, le site de Atlit-Yam a révélé des habitations néolithiques avec des poteries et un puits. On a pu déterminer que ce village a été brusquement abandonné il y a 8 000 ans.
Encore hypothétique, cette conclusion est toutefois en phase avec l’idée récente que des « mégatsunamis » seraient liés à des explosions volcaniques de grande ampleur. Le dernier exemple connu est récent, et géographiquement proche. En décembre 2002, après une éruption du Stromboli, une puissante coulée de boue a plongé en mer, générant des vagues de plusieurs mètres de hauteur qui ont provoqué des dégâts à soixante kilomètres de là.
Source : Geophysical Research Letters