Des recherches menées sur une grande zone de failles dans le désert de l'Atacama, dans le Nord du Chili, ont permis de mieux comprendre le mécanisme par lequel la pression d'un fluide pouvait engendrer des tremblements de terre.
Les scientifiques ont trouvé une explication à la question de savoir comment les fluides, l'eau par exemple, demeuraient à l'intérieur des surfaces de faille de la terre durant de longues périodes. La pression du fluide rend plus facile le glissement des plaques terrestres les une le long des autres, avec pour conséquence éventuelle des tremblements de terre.
La difficulté dans le domaine de la prédiction des séismes, note le Dr Dan Faulkner, de l'Université de Liverpool, est le faible niveau de connaissances à propos de la manière dont les plaques travaillent. Les chercheurs avaient observé, au fil des ans, que de faibles contraintes sur les plaques terrestres pouvaient engendrer de forts séismes. Or, en théorie, de fortes contraintes sont requises pour causer un glissement le long d'une surface de faille. Et si un élément tel que l'eau pressurisée ou le gaz pressurisé pénètre à l'intérieur de la faille, il peut alors agir comme une sorte de coussin, facilitant le mouvement entre les plaques et rendent plus probables les séismes. Cette théorie présentait cependant une difficulté : à mesure que la pression exercée par le fluide augmente, les roches se fendent, ce qui lui permet de s'écouler, réduisant l'effet de coussin.
Les dernières recherches indiquent cependant que les contraintes auxquelles sont soumises les roches sont modifiées par l'existence de micro-fissures. Celles-ci ont pour effet de réduire la probabilité de formation de fissures significatives, lesquelles permettraient au fluide de s'échapper. Les chercheurs ont mesuré la densité des fissures dans la roche près de la ligne de faille du Chili et appliqué diverses quantités de pression à la roche afin d'en étudier la réponse. Il s'est avéré que les micro-fissures changeaient l'élasticité de la roche. Ceci signifie que les contraintes qui normalement se produisent à quasi angles droits par rapport à la ligne de faille se produisent alors à 45° d'angle. En situation de contraintes normales, c'est-à-dire se produisant à quasi angles droits, la pression du fluide briserait la roche permettant à celui-ci de s'écouler et réduisant le risque de séisme. Lorsque la contrainte se produit à 45° d'angle, la roche présente une moindre tendance à se briser, et la faible pression du fluide à l'intérieur peut être cause de séismes.
Auteur : Centre International de Recherche Scientifique
Source : notre-planète.info