Globalement, l’évolution des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et des températures à la surface de la Terre suit les prédictions publiées en 2001 par le GIEC lors de son précédent rapport. En revanche, l’élévation du niveau de la mer a dépassé la fourchette haute des différents scénarios envisagés, expliquent des chercheurs allemands, français et américains dans un article publié par la revue Science.
Dès 1990, le GIEC projetait une hausse des températures de 0,15°C à 0,3°C par décennie. Selon les auteurs de cette étude, on a de fait relevé une hausse de 0,33°C entre 1990 et 2006. Les prévisions du GIEC étaient donc raisonnables et non alarmistes comme certains l’ont dit, soulignent les chercheurs.
Pour l’élévation du niveau de la mer, les modèles de 2001 prédisaient une hausse moyenne de 2 mm par an. La réalité est allée au-delà, les données satellites indiquant une hausse de 3,3 mm par an entre 1993 et 2006. Certes, l’intervalle de temps est trop court pour exclure l’influence de variations décennales, admettent les chercheurs.
Cependant ils soulignent que les estimations du GIEC sont globalement prudentes. De fait, pour prédire l’élévation du niveau de la mer, les modèles retenus par le quatrième rapport rendu public ce vendredi ne tiennent pas compte «des changements dynamiques futurs rapides dans l’écoulement de la glace», autrement dit de ce qui pourrait se passer en cas de fonte rapide des calottes glaciaires. Le GIEC justifie ce choix par les trop grandes incertitudes qui demeurent sur la fonte des glaces polaires et leur impact sur l’océan.
Source : Science / Cat Nat