Stars internationales contre massacre des phoques au CanadaDes stars internationales se mobilisent contre le massacre annoncé de 270.000 phoques au Canada. Joaquin Phoenix, Julio Iglesias, Sylvie Vartan, Jane Birkin, Twiggy, Maria de Medeiros, le canadien Anthony Kavanagh, Didier Bourdon, Anne-Sophie Mutter, Jean-Luc Lahaye : ces dix personnalités ont souhaité alerter le gouvernement français sur le massacre annoncé de 270 000 phoques sur la banquise canadienne.
Les effets du réchauffement climatique qui ont causé la mort de milliers de bébés phoques dans le golfe du St Laurent n’ont pas incité les autorités canadiennes à annuler la chasse comme le demandaient les experts. Le Canada fait preuve en l’occurrence d’une grande irresponsabilité.
A l’appel d’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) et de la SPA (Société Protectrice des Animaux), dans une lettre ouverte adressée à Mesdames Nelly Ollin, Ministre française de l’écologie et du développement durable et Christine Lagarde, Ministre française déléguée au commerce extérieur, ces personnalités ont demandé expressément au gouvernement français d’interdire toute importation, introduction, commercialisation de produits dérivés de phoques.
« Pour que ce massacre s’arrête, il faut que chaque pays décide d’un embargo sur les produits dérivés du phoque. Plusieurs nations d’Europe et d ’Amérique l’ont fait. Que fait la France ? »
« La France, ont-ils signé, ne peut continuer d’ignorer la réalité des faits relatifs à cette "chasse traditionnelle" d’un autre temps, économiquement non viable (20 millions de dollars ont été alloués par le Canada ces dernières années pour la maintenir à flot), et unanimement condamnée par l’opinion publique internationale, Canada y compris.
L’Homme à des droits mais aussi des devoirs. Sauvegarder la diversité de son patrimoine naturel avant qu’il ne soit trop tard est l’un d’entre eux. » « Le gouvernement français restera-t-il encore sourd à l’appel de ces dix stars pour intervenir contre cette chasse cruelle, injustifiée et injustifiable ? »
Voici le contenu de la lettre adressée à Nelly Olin : « Chaque année, en mars, sur la côte Est du Canada, les phoques du Groenland et les phoques à capuchon sont les victimes de la plus grande chasse commerciale aux mammifères marins du monde. Les chasseurs ciblent des bébés âgés de 12 jours à moins de trois mois, lesquels n’ont encore jamais ingéré un repas solide voire nagé. Ces animaux, très vulnérables, sont cruellement abattus et représentent 97% du total des prises de phoques du Groenland.
Le gouvernement canadien prétend asseoir cette chasse sur de "solides plans de gestion" tenant compte de "principes de conservation rigoureux". Or, il apparaît que le Total Admissible des Captures de phoques tel qu’il a été défini jusqu’à présent risque de réduire leur population de plus de 70% au cours des 15 prochaines années. Ce risque élevé de déclin est à considérer avec d’autant plus d’attention que d’ores et déjà, la population de phoques du Groenland n’augmente plus et s’apprête à enregistrer une diminution des naissances d’après l’étude gouvernementale réalisée récemment.
Cette tendance est donc inquiétante, notamment au regard des impacts dramatiques du changement climatique sur l’habitat des phoques dont la mise-bas et l’allaitement requièrent une banquise très stable. Cette condition est de plus en plus incertaine. Preuve en est l’année 2002, marquée par une mauvaise formation des glaces et la perte de 75% des phoques nés dans le Golfe du Saint-Laurent avant le début de la chasse.
Enfin, précisons que les statistiques officielles font abstraction des animaux blessés mais perdus, condamnés à mourir après une lente et douloureuse agonie, estimés, par le gouvernement, à 26 000 individus par an ! Par ailleurs, alors qu’un quota de 335 000 phoques était alloué aux chasseurs pour 2006, ce sont en définitive 354 344 phoques qui ont été abattus !
L’ensemble de ces constats démontre qu’en aucun cas, le gouvernement canadien n’inscrit la chasse aux phoques dans une politique de gestion durable rigoureuse basée sur l’intégration et l’application du principe de précaution.
Parallèlement à l’aspect biologiquement non durable de cette chasse commerciale, une question éthique se pose : celle de sa cruauté.
Des études vétérinaires indépendantes insistent sur "les souffrances considérables et inacceptables", sur "les seuils de cruauté intolérables" infligés à ces animaux. Moult vidéos fournissent la preuve de l’agonie de dizaines de milliers de phoques crochetés vivants puis traînés sur la glace, de phoques frappés au gourdin ou blessés par balle puis abandonnés longuement à leurs souffrances avant d’être "achevés", de phoques saignés ou dépecés encore conscients… Cette chasse commerciale étant une activité hautement concurrentielle, nombreux sont les chasseurs qui s’abstiennent de vérifier l’état de mort cérébrale de l’animal. Ces abus, loin d’être des cas isolés, démontrent l’incapacité des autorités à veiller au respect et à l’application de la réglementation canadienne sur les mammifères marins. De plus, lorsqu’ils sont observés, ces abus sont rarement sanctionnés.
L’adoption, en septembre 2006 par le Parlement européen (425 signatures), de la déclaration écrite en faveur d’une interdiction d’importation des produits dérivés du phoque au sein de l’Union européenne, témoigne du souci croissant des politiques de ne plus cautionner une exploitation commerciale éthiquement condamnable tant par la cruauté et le gâchis qu’elle génère que par la menace réelle d’extinction qu’elle fait peser sur les populations de phoques. En novembre 2006, cet appel a été renforcé par une recommandation du Conseil de l’Europe incitant tous les pays à se doter d’une interdiction d’importation nationale.
Les Etats-Unis (1973), le Mexique (janvier 2006) et la Croatie (mars 2006) ont déjà interdit cette importation. La Belgique (janvier 2007) est le premier Etat membre de l’Union européenne à avoir fait de même. Loin d’être isolé, ce dernier sera bientôt rejoint par les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche ayant engagé des procédures afin de légiférer en faveur d’une fermeture permanente de leur marché national aux produits dérivés de phoques de tous âges. Le Luxembourg, et l’Italie (pourtant principal pays importateur de ces produits) souhaitent emprunter cette voie alors que le Royaume-Uni a officiellement affirmé son appui en faveur d’une interdiction européenne.
Alors que l’Europe avance, que fait la France ? La France ne peut continuer d’ignorer la réalité des faits relatifs à cette "chasse traditionnelle" d’un autre temps, économiquement non viable (20 millions de dollars ont été alloués par le Canada ces dernières années pour la maintenir à flot), et unanimement condamnée par l’opinion publique internationale, Canada y compris.
L’Homme à des droits mais aussi des devoirs. Sauvegarder la diversité de son patrimoine naturel avant qu’il ne soit trop tard est l’un d’entre eux.
Nous comptons donc sur vous pour que la France, à l’image de ses homologues européens, amorce une politique volontariste visant à interdire l’importation des produits dérivés de phoques et aide le Canada à regarder vers l’avenir et la modernité. »
Source : News Environnement