Le Canada tuera moins de phoques: quota fixé à 270.000 Le Canada a fixé à 270.000, une baisse de 17% par rapport à 2006, le nombre de phoques pouvant être tués cette année: une chasse qualifiée de "plus grand massacre de mammifères marins de la planète" par les défenseurs des animaux.
Le quota de cette année, inférieur de 65.000 au nombre d'animaux tués l'an dernier, "tient compte du mauvais état de la glace dans le sud du Golfe du Saint-Laurent", a indiqué le ministre des Pêches et Océans Loyola Hearn.
Il a également annoncé des mesures pour éviter que les quotas fixés par les autorités ne soient dépassés par les chasseurs, comme cela avait été le cas l'an dernier.
Au cours des trois dernières années, près d'un million de phoques ont été tués, dont quelque 335.000 en 2006. Ottawa estime toutefois à 5,5 millions le troupeau de phoques du Groenland dans ses eaux et souligne que la chasse ne menace pas sa survie.
Cette chasse commerciale provoque régulièrement des protestations d'organisations de défense des animaux. Le Fonds international de protection des animaux (IFAW) s'est déclaré "indigné" par l'annonce des quotas pour 2007, estimant qu'ils ne sont basés sur "aucun principe scientifique ou de conservation".
Cette année, l'absence quasi-totale de glace dans le sud du Golfe du Saint-Laurent a entraîné la mort de milliers de bébés phoques, selon des organisations écologistes, dont Greenpeace, qui avaient appelé les autorités canadiennes à annuler la chasse.
Les femelles ont besoin de la banquise pour donner naissance à leurs petits et les nourrir pendant leurs premières semaines.
Des responsables canadiens ont reconnu que la mortalité des bébés phoques était actuellement supérieure à la normale dans cette zone autour de l'archipel québécois des Iles de la Madeleine. Mais ils ont affirmé qu'il y avait quand même des phoques dans cette région et que la chasse y aurait lieu.
Mark Hammill, responsable scientifique au ministère de la pêche, a indiqué que celui-ci avait pris comme hypothèse un facteur de mortalité de 50% des bébés phoques dans le sud du Golfe du Saint-Laurent pour établir ses quotas.
Les conditions de la glace sont bonnes dans les autres régions où se trouve la majorité du troupeau en particulier au nord-est de Terre-Neuve-et-Labrador, fait valoir le ministère.
Celui-ci s'est "engagé à assurer une gestion durable de la population de phoques" et souligne que ses quotas sont fixés à "des niveaux qui garantissent la santé et l'abondance des troupeaux de phoques".
Le gouvernement a aussi annoncé qu'un nouveau recensement de la population aurait lieu en 2008, soit un an plus tôt que prévu.
Ottawa précise que sa gestion du troupeau s'inscrit dans "une approche de précaution" et qu'elle a pour objectif de maintenir sa population "à un niveau sain", à plus de 4 millions.
La chasse qui commence normalement fin mars dans le Golfe du Saint-Laurent, n'a pas encore été ouverte. L'annonce de son ouverture devrait intervenir la semaine prochaine, a indiqué un responsable du ministère, Kevin Sterling, au cours d'un point de presse.
L'IFAW affirme que selon les données des scientifiques du ministère des pêches eux-mêmes, les quotas ne devraient pas dépasser 165.000 bêtes. Les phoques sont à la merci du réchauffement climatique et continuer à les chasser au "niveau insoutenable annoncé aujourd'hui est irresponsable", a déclaré Sheryl Fink, chercheuse à l'IFAW.
Cela montre que le gouvernement veut "exterminer les phoques", a renchéri Rebecca Aldworth de la Humane Society américaine, exprimant l'espoir que des boycottages de produits dérivés du phoque et de produits de la mer canadiens forceraient bientôt Ottawa à mettre fin à ce "massacre brutal et inutile, avant qu'il ne soit trop tard".
Source : AFP