Au moins six décès aux Salomons après un séisme et un tsunami Six personnes au moins ont trouvé la mort et d'autres sont portées disparues après le puissant séisme, suivi d'un tsunami, qui a secoué lundi l'archipel des Salomons, provoquant des alertes aux tsunamis dans une partie du Pacifique Sud.
Le séisme, d'une magnitude de 8,0 degrés au moins, a détruit des bâtiments et endommagé un hôpital sur l'île de Gizo, au nord-ouest de la capitale des Salomons, Honiara.
Un tsunami a ensuite déferlé sur des habitations côtières tandis que des milliers de personnes prises de panique se réfugiaient sur les hauteurs.
"Au moins six décès ont été confirmés. Mais ce chiffre risque d'augmenter car il y a beaucoup de disparus", a déclaré Alfred Maesulia, porte-parole du gouvernement des Salomons.
"La vague a atteint dix mètres dans certains villages. Certaines localités ont été balayées."
"On aurait dit une très grande marée", a déclaré pour sa part à Reuters Danny Kennedy, propriétaire d'un magasin de plongée et responsable politique local de l'île de Gizo, dans les Salomons. "L'eau est montée de quatre à cinq mètres au-dessus du niveau normal, elle est entrée dans les villages et a tout arrosé."
Une adolescente de 12 ans s'est noyée à Gizo, capitale provinciale, quand la vague géante a déferlé sur la côte, et une femme âgée a péri quand sa maison a été emportée en mer par la vague qui se retirait, selon des témoins oculaires. Le décès de cette dame n'était pas encore comptabilisé dans le bilan officiel.
Deux personnes sont mortes sur l'île de Choiseul, dans l'ouest de l'archipel. Et trois autres ont péri sur celle de Mono.
"Ces îles de l'ouest sont très éparpillées et il est très difficile pour nous de les atteindre ou d'établir une communication. Mais nous allons y dépêcher une équipe", a précisé Maesulia.
Jackson Kiloe, chef de l'île de Choiseul, a déclaré que des vagues très hautes s'écrasaient sur les côtes et que des évacuations avaient été menées.
A Rabaul, port de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des habitants ont pris la fuite quand ils ont vu la mer se retirer, signe d'un possible tsunami.
Le Centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique, à Hawaï, situe son épicentre à environ 350km au nord-ouest de Honiara, capitale des Salomons. Il s'est produit vers 06h40 (dimanche 20h40 GMT).
COMMUNICATIONS DIFFICILES
Une alerte émise par le centre a également entraîné le déclenchement de mises en garde régionales pour le Japon et l'Australie. Les plages de la côte Est de l'Australie ont été fermées et les liaisons maritimes suspendues dans le port de Sydney par crainte d'une réédition du tsunami de 2004 dans l'océan Indien.
Les services de gestion des catastrophes des Salomons ont déclaré que des problèmes de communications rendaient difficile toute évaluation des dégâts sur l'île de Simbo où, selon la Solomon Islands Broadcasting Corp., des habitants ont fait état de vagues qui ont pénétré jusqu'à 200m à l'intérieur des terres.
Sur l'île de Mono voisine, quatre personnes sont portées disparues après une série de glissements de terrain. A Gizo, ville de 20.000 habitants, un hôpital a été endommagé et les patients ont été conduits dans la résidence d'un médecin, sur les hauteurs. On dénombre plus de 2.000 sans-abri.
"Il y a d'assez gros bateaux au milieu de la route. De nombreuses maisons sur pilotis sont par terre. Plusieurs villages côtiers ont été totalement rasés", a déclaré Kennedy.
Selon le chef du Service de gestion des catastrophes, Julian McLeod, une soixantaine de bâtiments ont été détruits, dont des maisons. "Nous disons aux gens de gagner les hauteurs au cas où il y aurait d'autres vagues. Nous avons l'habitude que des cyclones frappent l'île mais ça, c'est nouveau", a-t-il dit.
Les agences géologiques, dont l'australienne et la japonaise, ont mesuré le séisme à 8,1. L'estimation préliminaire de l'Institut de surveillance géologique américain (USGS), de 7,6, a été révisée à la hausse à 8,0.
La secousse initiale a été suivie, sept minutes plus tard, par une deuxième secousse, située plus à l'ouest et d'une magnitude de 6,7, selon l'USGS.
Source : Reuters