Pollution aux nitrates des eaux bretonnes

L'association Eaux et Rivières de Bretagne a ironisé mardi sur les mesures contraignantes envers les agriculteurs, annoncées la veille par le préfet de la région, pour éviter à la France des amendes européennes de plusieurs dizaines de millions d'euros pour une eau potable trop chargée en nitrates.

"L'Etat capitule face à la pollution", a résumé le délégué régional de l'association environnementale, Gilles Huet.

Dans neuf bassins versants des Côtes d'Armor, du Finistère et de l'Ille-et-Vilaine, les captages d'eau potable dépassent régulièrement le seuil maximal admis par l'Europe de 50 milligrammes de nitrate par litre d'eau. Depuis 2001 et une première condamnation par la Cour de justice des communautés européennes pour les mêmes faits, la France a rendu conforme 28 captages d'eau, selon la préfecture, mais rencontre des difficultés sur neuf autres.

Or "la commission européenne estime que les résultats (de conformité, NDLR) devraient d'ores et déjà être atteints", précise la préfecture de région. L'Etat a donc décidé d'un train de mesures qui s'imposera dès 2008. Les 1.880 agriculteurs des neuf bassins devront réduire les volumes d'azote (engrais minéral et organique) qu'ils apportent sur leurs terres, avec un plafond ramené de 210 à 140 kilos par hectare et par an.

L'Etat a prévu des aides pour les accompagner car les rendements de leurs cultures baisseront. Ces mesures devraient permettre un retour à la normale pour cinq des neuf bassins versants dès 2008-2009, selon la préfecture de région. Pour les quatre derniers bassins où la qualité de l'eau est la plus dégradée, l'Etat impose la réduction des cheptels dans les élevages, soit 400 agriculteurs, et suspend les prises d'eau non conformes.

Pour Eaux et Rivières de Bretagne, à l'origine du contentieux entre la France et l'Europe, la suspension des captages revient "à briser le thermomètre, ce qui n'a jamais fait chuter la température", déplore Gilles Huet. Estimant que la France ne met pas tout en oeuvre pour reconquérir la qualité de l'eau, il envisage d'organiser en avril une grande manifestation contre la politique de l'Etat en la matière, et de lancer de nouvelles procédures.

Le président de la chambre régionale d'agriculture de Bretagne, Jean Salmon, fait entendre un tout autre son de cloche. "C'est un sale coup rendu à l'agriculture. Depuis 2001, l'agriculture bretonne a fait de grands efforts en matière d'environnement", a-t-il expliqué à l'Associated Press. "Ce qu'on nous impose là peut menacer l'économie de toute la région".

Il n'est cependant pas encore garanti que ces mesures, bientôt présentées à la commission européenne, suffiront à prouver la volonté de la France en matière d'environnement.



Source : AFP

se qui va finir pas se passer c'est que dans les années a venir il y auras de moins en moins d'agriculteurs

il en faut pourtant

Il y a d'autres moyens de fertiliser les cultures. On peut remplacer les produits chimimiques par du purin.

Comment faisait donc nos grands parents ...

Le purin, hum, je t'acorde qu'il est naturel James. Mais avec les grandes cultures ya des risques. Ici au Canada, même le purin est source de polluants de nos nappes phréatiques, il est porteur de bactéries mortel (E-colie) entre autre. Des villages se sont retrouvé avec une eau toxique à cause de cela et des personnes en sont mortes.......

Remarque, il y a certainement un manière de l'utiliser à bon usage pour diminuer le risque de contamination des nappes.

Oui, je pense qu'en limitant le dosage cela ne devrait pas nuire aux nappes et cours d'eau

Pollution aux nitrates: Bruxelles demande une amende de 28 millions d'euros contre la France

La Commission européenne a confirmé mercredi sa décision de saisir la Cour de justice européenne (CEJ) en raison de la pollution persistante par les nitrates des eaux de surface en Bretagne, réclamant une amende de 28 millions d'euros à l'encontre de la France.

Bruxelles avait décidé le 21 mars d'accorder à la France un sursis de trois mois avant de saisir une seconde fois la CEJ dans ce dossier, Paris ayant proposé un nouveau plan d'actions. Très peu d'exploitants "ont souscrit les mesures (...) essentielles à la mise en oeuvre en 2007 du plan" alors que leur mise en place "doit être impérativement concrétisée avant le 1er janvier 2008", explique la Commission dans un communiqué.

L'exécutif européen estime que la France n'a pas pleinement appliqué "un arrêt de la Cour de justice de 2001 la condamnant pour infraction à la réglementation communautaire sur la qualité des eaux destinées à la production de l'eau potable". Il demande à la CEJ d'imposer à la France une amende supérieure à 28 millions d'euros, assortie d'une astreinte journalière de 117.882 euros.

En 2001, la CEJ a jugé que la France n'avait pas respecté une directive européenne de 1975 en vertu de laquelle les eaux de surface concernées ne doivent pas contenir une concentration en nitrates supérieure à 50 mg/l. La juridiction a estimé que 37 rivières en Bretagne avaient des concentrations excédant ce seuil.

La France a depuis pris des mesures, mais qui restent insuffisantes pour neuf rivières, note la Commission. Paris a proposé en mars "un plan d'actions complémentaires", mais il n'a pas été complètement engagé à ce jour, estime Bruxelles.

"Par conséquent, la Commission confirme sa décision de saisir la Cour pour non-exécution de l'arrêt de la Cour, tout étant disposée à poursuivre activement sa concertation sur ce sujet avec les autorités françaises."

La France a pris acte de la décision de Bruxelles et précisé que des consultations avaient eu lieu ces derniers jours entre son ministre de l'Agriculture Michel Barnier et la Commission. "Ces consultations ont permis à la Commission européenne de prendre conscience qu'une dynamique nouvelle avait été engagée par (le gouvernement français) dans un dialogue constant avec les organisations professionnelles agricoles", soulignent M. Barnier et le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, dans un communiqué commun.

Les deux ministres rappellent que "depuis la condamnation de la France en 2001, les efforts constants de l'Etat et des agriculteurs bretons ont permis de ramener 28 des 37 bassins versants concernés à la conformité". Et ils s'engagent à "accélérer la mise en oeuvre du plan de mise en conformité des 9 bassins versants restants".

Au total, la France consacrera 60 millions d'euros au plan d'action, sur une durée de 5 ans, afin de soutenir les efforts des agriculteurs dans la durée, précise le communiqué.

Réagissant à l'annonce de la Commission européenne, les Verts, par la voix de leur porte-parole national Yann Wehrling, ont estimé que la commission "a raison de demander de lourdes amendes à la France pour non respect de la Directive sur la qualité des eaux". Le parti écologiste a rappelé que cette directive n'est pas "imposée" puisque la France "l'a approuvée il y a plus de 20 ans". "En 20 ans, la France n'a pas agi sérieusement, cédant sans cesse aux lobbies des élevages industriels", juge Yann Wehrling dans un communiqué.

Le porte-parole des Verts préconise d'"agir sur la durée et changer de conduite", soit "limiter la concentration invraisemblable des élevages industriels, diversifier les cultures, ne plus épandre les lisiers, aider et accompagner les reconversions vers de l'élevage extensif et des élevages respectueux des sols et de l'eau".


Source : AP

Enfin, la commission réagit ...

benoit-olivier a écrit:

Le purin, hum, je t'acorde qu'il est naturel James. Mais avec les grandes cultures ya des risques. Ici au Canada, même le purin est source de polluants de nos nappes phréatiques, il est porteur de bactéries mortel (E-colie) entre autre. Des villages se sont retrouvé avec une eau toxique à cause de cela et des personnes en sont mortes.......

Remarque, il y a certainement un manière de l'utiliser à bon usage pour diminuer le risque de contamination des nappes.

J'ai pas vu ton message, Benoît...

D'ailleurs, pour supporter tes dires, il y a quelques rivières au Québec, qui sont justement polluées par ce genre de pollution (naturelle, on convient)... Il y a la rivière l'Assomption qui en est affectée, la rivière Bécancour, et autres rivières qui passent près des champs...