Aujourd'hui, selon REVIPAP, un contexte national plus favorable au recyclage des papiers et cartons (décollage de la récupération, extension du gisement récupéré, organisation en cours des flux graphiques INS …) ouvre la voie à de nouvelles opportunités industrielles. Cela rend d'autant plus nécessaire la poursuite du développement des efforts alors que nos résultats se situent tout juste dans la moyenne des pays européens (6e rang en terme de récupération des papiers et cartons usagés), ajoute ce regroupement de professionnels du recyclage des papiers cartons. « Pour renforcer la dynamique mise en place il y a 20 ans, l'industrie française du recyclage des papiers et cartons travaille activement à l'optimisation des performances de la chaîne de récupération-recyclage et appelle à une politique nationale du recyclage concertée, affirmée et durable … »
« Le recyclage des papiers et cartons est devenu sans contexte une activité industrielle à grande échelle » ajoute REVIPAP, qui précise que « cette évolution a conduit à un découplage significatif entre la hausse constante de consommation de papiers-cartons et la consommation de ressources naturelles et d'énergie. En 2005, la consommation de papiers et cartons récupérés a atteint 47,7 millions de tonnes en Europe (soit une progression de 45,6 % au cours de la dernière décennie) et près de 6 millions de tonnes en France (avec une progression de 53 %). »
Pour REVIPAP, « la fibre récupérée est devenue la première source de matière première fibreuse de l'industrie papetière, modifiant ainsi profondément la problématique de la fin de vie des papiers et cartons. Aujourd'hui, plus d'un produit papier-carton usagé sur deux est recyclé. L'industrie papetière entend bien pérenniser cette dynamique, comme l'atteste la nouvelle Déclaration Européenne sur la valorisation des papiers et cartons, signée entre papetiers, transformateurs et récupérateurs, qui porte à 66 % l'objectif de taux de recyclage des papiers et cartons à l'horizon 2010. »
En France, le développement du recyclage des papiers et cartons a marqué un certain ralentissement, sous l'effet des restructurations européennes qui ont particulièrement affecté la France, du fait de la faiblesse des investissements sur notre territoire très largement liée à l'insuffisance structurelle de la récupération depuis vingt ans. Notre profession avait dénoncé à maintes reprises ce handicap qui a conduit à l'installation de nouvelles capacités dans les pays voisins. Aujourd'hui, elle se félicite de la forte progression du taux de récupération (qui a dépassé les 60 % en 2005) grâce à la mobilisation de l'ensemble des partenaires et à la généralisation des collectes sélectives.
La confirmation des progrès de la récupération, la poursuite des efforts sur les emballages ménagers, l'organisation en cours des INS (imprimés graphiques non sollicités) et la révision du décret sur les Emballages Industriels et Commerciaux dans le sens d'une responsabilisation accrue, sont autant d'occasions d'améliorer nos performances - nos résultats, faut-il le rappeler, se situent tout juste dans la moyenne des pays européens et créent ainsi des conditions favorables aux investissements.
Le recyclage des papiers-cartons, qui est un mode de production de produits neufs, constitue désormais une industrie puissante largement représentée sur tout le territoire du fait de sa proximité des sources de consommation. C'est une raison forte pour accroître la récupération des produits usagés et maintenir en région des industries de base créatrices d'activité et d'emploi. Le développement des capacités de recyclage dépend essentiellement de la garantie d'un approvisionnement futur et la confirmation d'un excédent de la balance commerciale française répond à cette logique industrielle.
En France, la mobilisation de l'ensemble des partenaires (tous circuits confondus) a permis d'obtenir des progrès très significatifs de la collecte et de la récupération : la récupération et le recyclage des emballages a atteint une certaine maturité (avec un taux de recyclage des emballages papiers et cartons de 77 % en 2005) et va continuer à bénéficier de la dynamique mise en place pour les emballages municipaux et de la révision en cours du Décret 94-609 sur les Emballages Industriels et Commerciaux ; le dispositif du Protocole d'Accord de collecte des journaux et magazines, dopé par les programmes emballages, atteint un bon niveau de résultats (1 million de tonnes recyclées pour une population de 47 millions d'habitants en 2006) et l'arrivée du dispositif INS (Imprimés graphiques Non Sollicités) constitue une nouvelle étape dans l'organisation des flux municipaux des papiers-cartons récupérés. Notre industrie s'est engagée dans la mise en place des conditions nécessaires à l'efficacité et à la sécurité du futur dispositif ECO-FOLIO.
Par ailleurs, REVIPAP travaille aussi à la sensibilisation à la collecte des papiers de bureaux et la recherche de « solutions-cadre » de façon à débloquer la mobilisation du gisement de ce secteur complexe. Pour l'organisme professionnel, il faut « respecter la logique de l'économie du déchet », car « le recyclage, en tant que moyen de valorisation matière de produits usagés, doit respecter la logique de l'économie du déchet. Le prix du marché du produit récupéré n'est pas directement lié aux coûts de sa « production » car celle-ci constitue un service de gestion des déchets. Ceci est d'autant plus vrai pour les produits récupérés issus du circuit municipal dont la valeur de cession est généralement inférieure aux coûts de leur production et ceci même, après intervention des soutiens liés à l'internalisation (subventions des organismes agréés). »
Le traitement de ces gisements (de produits usagés périssables), à la valorisation desquels participent les contribuables, doit être garanti pour être pérenne dans le sens d'une sécurisation, d'autant qu'ils sont soumis par ailleurs à des contraintes d'objectifs croissants des filières de recyclage. Cette sécurisation contribuerait au soutien de l'industrie papetière et, par là même, au développement local, plutôt qu'à celle des capacités extra-européennes uniquement soucieuses de leur approvisionnement au meilleur prix à l'échelle mondiale. L'industrie française du recyclage des papiers-cartons poursuit ses efforts d'optimisation, en les portant sur l'amélioration du cadre des relations des acteurs, le contrôle de la qualité des produits usagés et leur traçabilité … avec notamment la création, en 2003, de l'attestation de recyclage qui garantit aux détenteurs la valorisation finale de leurs déchets par un recyclage effectif, sous réserve de la traçabilité des produits concernés ; la mise en place en 2005, par REVIPAP et FEDEREC Papier-Carton, des « Recommandations interprofessionnelles applicables à la filière récupération-recyclage des papiers-cartons », document destiné à fixer les garanties de la qualité des produits, dans les rapports de partenariat commercial ; ou encore l'amélioration de l'information concernant les prix d'achat des produits récupérés (Relevé des prix de REVIPAP sous le contrôle de KPMG) ou le fonctionnement de la chaîne (brochure parue en septembre 2006 « Ensemble, renforçons la chaîne du recyclage ») ; création prochaine d'un site internet rassemblant les principales données sur la fin de vie des produits papiers-cartons usagés.
Pour REVIPAP, le recyclage est l'élément clé du développement durable. « En réutilisant plusieurs fois la matière neuve et en allongeant ainsi sa durée de vie, le recyclage permet une réutilisation matière en tout point comparable à la réutilisation des produits - et fait l'économie des impacts liés tant au prélèvement et à l'extraction de la matière neuve qu'à ceux liés aux opérations de traitement des déchets. A l'inverse de l'incinération avec récupération d'énergie, il conserve le potentiel énergétique contenu dans les produits usagés – récupérable, donc valorisable – et évite de ce fait la destruction d'une ressource. Enfin, faut-il le rappeler, le recyclage participe de façon significative à la gestion des déchets en réduisant fortement la quantité de produits papier-carton à éliminer (- 45 % sur les dix dernières années) ainsi qu'à l'économie globale des déchets en contribuant directement à son financement (plus de 400 millions d'euros en 2005). »
Mais attention, « le recyclage des papiers-cartons ne peut se limiter à une vision franco-française et encore moins aux vieux schémas linéaires (production, consommation, destruction). A l'heure où apparaissent de nouvelles opportunités industrielles -qui constituent autant de réponses aux exigences de gestion des déchets-, il serait temps d'entrer dans une logique d'économie cyclique et d'abandonner les débats remettant en cause le rôle-clé du recyclage. La production nationale de déchets (produits usagés résultants de la consommation nationale) étant durable, l'industrie qui les recycle doit pouvoir, elle aussi, être inscrite dans une perspective durable » précise le groupement des professionnels de la récupération des papiers cartons.
Source : Actualités Environnement