L'Erythrée prépare le classement de son littoral en zone d'environnement protégé afin d'y assurer un développement durable et équilibré, a-t-on appris mardi auprès des autorités d'Asmara.
L'Erythrée prévoit de préserver l'ensemble de ses 1.350 km de littoral sur la Mer rouge, ainsi que les 1.950 km des côtes de ses quelque 350 îles, selon un projet officiel de politique de protection.
"L'Erythrée sera le premier pays au monde à classer la totalité de son littoral en zone protégée", a déclaré le Dr Michael Pearson, un spécialiste de la gestion de l'environnement qui assiste l'équipe à l'origine du dossier, issue du Projet érythréen de préservation de la biodiversité marine côtière et insulaire (ECMIB).
D'autres pays, comme la France, ont déjà une "loi littoral", mais ces textes ont été votés alors que les bords de mer étaient déjà largement garnis de constructions ou d'équipements, à la différence de l'Erythrée, où le développement reste à venir.
L'initiative érythréenne permettra de léguer un héritage "aux générations futures et à la communauté mondiale", ont ajouté les responsables de l'ECMIB lors d'une conférence sur l'environnement lundi soir à Asmara.
Le projet, dévoilé à cette occasion, doit encore être ratifié officiellement, mais bénéficie du soutien du gouvernement. Il doit réguler l'industrie, la construction, l'activité portuaire, la pêche et le tourisme, selon ses auteurs.
Il prévoit l'établissement d'une zone-tampon de 100 mètres en bord de mer, ainsi que des mesures rigoureuses pour protéger la totalié des aboutissements de bassins hydrographiques. Les zones marines et côtières les plus riches d'un point de vue écologique devraient être classées parcs nationaux et réserves.
Hormis les ports de Massawa et Assab, le littoral érythréen est désertique et n'est parsemé que de rares petits villages de pêcheurs. Il recèle aussi des récifs de coraux, 380 km de mangrove, des sites de ponte pour les tortues et 73 espèces d'oiseaux marins.
"Il n'est pas encore industrialisé, et est relativement vierge de pollution, mais, le développement aidant, les problèmes viendront", a averti Girmai Abraham, conseiller économique au ministère du Développement national.
Ce projet de politique nationale, soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), souligne que l'investissement et le développement sont des priorités nationales évidentes dans un pays pauvre comme l'Erythrée, mais que leur impact sur l'environnement ne peut être ignoré.
Le projet plaide enfin pour l'installation d'une Direction nationale du littoral.
Source : AFP