Lorsque l'Agence météorologique japonaise a annoncé lundi soir une alerte au tsunami après un très violent séisme au large des côtes nippones, Yasukazu Imai, responsable des situations d'urgence à Nemuro (nord du Japon), a su exactement quoi faire: il a sonné l'alerte.
"Dès que nous avons reçu l'alerte, nous avons ordonné l'évacuation de la population comme nous sommes entraînés à le faire", a expliqué M. Imai à l'AFP.
Quelques instants plus tard, des véhicules officiels équipées de hauts-parleurs sillonnaient les rues de Nemuro appelant les résidents à se regrouper sur les hauteurs, des vagues de deux mètres étant susceptibles de déferler dans les minutes suivantes, selon les calculs de l'Agence japonaise.
"Nous sommes prêts à réagir à tout moment dès qu'une secousse tellurique est détectée n'importe où au Japon", assure M. Imai, qui a "suivi les consignes à la lettre".
L'alerte au tsunami avait été déclenchée juste après une secousse d'une magnitude d'au moins 7,9 sur l'échelle ouverte de Richter dans l'océan Pacifique, au milieu de la chaîne des Kouriles qui s'étend entre le nord du Japon et le sud de la péninsule russe du Kamtchatka.
Située à Tokyo, l'Agence météorologique a appuyé sur le "bouton rouge" à 20H29 locales (11H29 GMT), soit 14 minutes après le séisme survenue à 1.700 kilomètres de là.
Le signal a immédiatement été adressé par réseau dédié à toutes les autorités des régions potentiellement concernées, ainsi qu'aux médias.
La chaîne de TV publique NHK a interrompu ses programmes sur le champ pour diffuser en continu pendant plusieurs heures toutes les informations au fur et à mesure qu'elles lui parvenaient.
Sur la plupart des chaînes, une partie de l'écran était occupée par une carte du Japon dont les contours clignotaient en rouge ou jaune pour signaler les zones présentant un risque de tsunami ainsi que la hauteur des vagues redoutées.
L'alerte lancée par l'Agence a donné une heure de répit aux riverains et aux pêcheurs pour prendre leurs dispositions avant l'arrivée des vagues sur les côtes.
L'importance des instruments de prévention est devenue cruciale après le terrible raz-de-marée géant qui a tué quelque 220.000 personnes en Asie, dont près de 168.000 dans la province indonésienne d'Aceh. Faute d'avoir été avertis, les habitants et touristes avaient été soudainement emportés par les vagues.
Le Japon, qui est frappé par 20% des tremblements de terre les plus violents enregistrés annuellement dans le monde, est le seul pays doté de systèmes capables de détecter un séisme dès les premières vibrations mais aussi de prévoir un tsunami et d'adresser des signaux à la population.
"Dans un système d'alerte, trois facteurs sont cruciaux: l'observation et la détection du phénomène, l'envoi des messages et la prise de conscience du danger par la population", souligne un chercheur du Centre asiatique de prévention contre les désastres à Kobe (ouest), Akihiro Teranishi.
"Même si nous avons été un peu inquiets de voir moins de monde que prévu rejoindre les abris, l'alerte d'hier est un bon exemple de réaction à un risque de tsunami", s'est-il félicité.
Source : AFP